L’attaque contre la Radio-télévision de la République islamique d’Iran IRIB viole des normes fondamentales du droit international humanitaire et renforce les accusations de crime de guerre à l’encontre d’Israël.
À strictement parler, si le monde appliquait réellement ses propres règles, ce qu’a fait Israël le qualifierait comme un État terroriste à part entière.
Analysons les faits en nous appuyant sur le droit international.
Protection des médias en temps de guerre : le cadre juridique bafoué
Les médias bénéficient de la protection de plusieurs traités internationaux qui reconnaissent leur rôle central dans la démocratie, même en temps de guerre. La Charte des Nations unies, les Conventions de Genève et la Résolution 1738 du Conseil de sécurité de l’ONU (2006) interdisent clairement les attaques délibérées contre les journalistes, les médias et les professionnels de l’information. Le Protocole I additionnel aux Conventions de Genève reconnaît les journalistes comme des civils non-combattants.
Dans ce cadre, le bombardement mené par Israël le 16 juin contre le siège de l’IRIB à Téhéran, en pleine diffusion en direct, constitue une violation directe de ces principes fondamentaux. L’attaque a eu lieu à 16h53 heure israélienne (18h53 en Iran), interrompant le signal et semant la panique parmi les journalistes et le personnel technique. Bien que la transmission ait repris quelques minutes plus tard, les images de destruction et de chaos ont fait le tour du monde.
La journaliste Sahar Emami, en direct au moment de l’impact, est revenue à l’antenne quelques minutes plus tard depuis un autre studio et a défié l’agresseur avec une phrase devenue virale : « Vous ne frappez pas assez fort. Recommencez ! » Selon des médias iraniens, malgré les risques, l’équipe a décidé de rester sur place pour continuer à informer.
Ce type d’attaque laisse la population et l’humanité toute entière dans un état de vulnérabilité totale. Comme l’a averti le journaliste Julian Assange : « Si les guerres peuvent commencer par des mensonges, la paix peut commencer par la vérité. »
Réactions immédiates et généralisées
L’attaque a suscité une vague de réactions en Iran et dans le monde. Le guide suprême iranien Ali Khamenei l’a qualifiée de « crime qui recevra une réponse ». Des porte-parole militaires ont affirmé qu’une « ligne rouge » avait été franchie, invoquant l’article 51 de la Charte des Nations unies comme base juridique pour une éventuelle riposte.
Au niveau international, l’ONU, la Commission internationale de juristes ainsi que les gouvernements de Russie, Turquie, Égypte, Qatar, Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Nigéria et d’autres pays du Sud global ont condamné l’attaque comme une violation de la souveraineté iranienne et du droit international.
L’Union européenne, sans aller jusqu’à une condamnation explicite, a exprimé sa « profonde préoccupation » et appelé toutes les parties à « faire preuve de la plus grande retenue ». Des organisations de défense de la liberté de la presse telles que Reporters sans frontières et le Comité pour la protection des journalistes ont qualifié l’acte de crime de guerre, s’agissant d’une attaque délibérée contre des infrastructures civiles et médiatiques non militaires.
Conséquences juridiques et implications politiques
D’un point de vue juridique, le bombardement viole :
- L’article 2.4 de la Charte des Nations unies, qui interdit le recours à la force sauf en cas de légitime défense face à une menace imminente avérée.
- Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, qui définit comme crime de guerre les attaques contre des civils, et comme crime d’agression les violations armées de la souveraineté d’un État.
- Les Conventions de Genève et le droit international des droits de l’homme, qui protègent l’exercice du journalisme même en temps de conflit armé.
Des experts juridiques et des observateurs internationaux s’accordent à dire qu’Israël a établi, avec cet acte, un schéma de responsabilité pénale internationale, mais aussi une forme de terrorisme d’État, en visant délibérément des civils et des journalistes à des fins politiques. Le soutien explicite ou implicite des États-Unis à ces opérations renforce l’accusation de complicité dans des crimes devant être jugés par des instances internationales.
Proposition de paix : vers un vrai tournant
Face à cet épisode, de plus en plus d’acteurs diplomatiques, juridiques et citoyens reconnaissent que la seule issue réelle commence par l’aveu de l’échec du modèle actuel. Pour établir une paix durable, les étapes suivantes s’avèrent indispensables :
- Reconnaître publiquement que ces actes constituent des violations flagrantes du droit international.
- Mettre fin à toute forme d’agression préventive contre des cibles civiles.
- Rouvrir les canaux diplomatiques multilatéraux sous médiation impartiale.
- Établir des zones protégées autour des médias, hôpitaux et écoles, avec une présence internationale.
- Créer une commission indépendante chargée d’enquêter sur les crimes de guerre et de les poursuivre.
- Rédiger un pacte contraignant interdisant les guerres préventives, bannissant explicitement l’usage d’arguments stratégiques tels que la supposée « menace nucléaire » pour justifier les bombardements.
- Miser sur la diplomatie culturelle et éducative comme outil de prévention à long terme.
La paix ne peut être un simple décor. Si le monde refuse de reconnaître les faits et de nommer les choses, il continuera à perpétuer un système d’impunité. Et comme l’enseigne l’histoire, toute impunité — tôt ou tard — se retourne contre ses auteurs.









