Les États-Unis d’Amérique, maîtres autoproclamés du monde, ont opposé ce vendredi 8 décembre leur veto à une nouvelle résolution de l’ONU appelant à un « cessez-le-feu » en Palestine, présentée cette fois par les Émirats arabes unis [EAU].

« Si elle avait été adoptée, la résolution aurait également appelé à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, en plus de garantir l’accès humanitaire », souligne le site web de l’ONU [1].

Le texte rédigé par l’ambassadeur des Émirats arabes unis a reçu le soutien de 13 membres du Conseil (sur 15), dont trois membres permanents (la Chine, la France et la Fédération de Russie), et l’abstention d’un autre membre permanent (le Royaume-Uni).

C’est le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui avait lui-même appelé à la discussion urgente d’une résolution sur le sujet.

Avant le vote, l’ambassadeur des Émirats, Mohamed Issa Abushahab, a rappelé que le projet de résolution présenté par son pays avait été approuvé par pas moins de 97 États membres en seulement 24 heures, et que plus de 18 000 personnes avaient déjà été tuées par Israël en 63 jours de conflit. Entre autres figurent l’Espagne, la Belgique, etc., même le président de l’Irlande a appelé il y a quelques semaines à la fin du génocide israélien des Palestiniens de Gaza.

L’ambassadeur russe Dmitry A. Polyanskiy, exprimant son soutien total à la résolution, a rappelé que depuis « deux mois, le Conseil de sécurité des Nations unies n’a pas rempli sa fonction en raison de la position obstinée, égoïste et destructrice des États-Unis, qui font tout ce qu’ils peuvent pour protéger leur allié ».

Le résultat du boycott étatsunien de toutes les résolutions de l’ONU est « un cimetière d’enfants palestiniens ».

L’ambassadeur des États-Unis Robert A. Wood a répondu en disant que pour son pays (et son allié Israël, bien sûr), l’objectif est la destruction du Hamas. En octobre, les États-Unis avaient déjà opposé leur veto à une résolution similaire présentée par le Brésil.

Les autres, y compris les enfants, ne comptent pas ou viennent plus tard.

« Face à une misère indicible, ce Conseil n’est pas en mesure d’appeler à un cessez-le-feu », a déploré l’ambassadeur Abushahab (Émirats arabes unis), déçu par l’issue du vote et donc par le veto américain. D’autre part, l’ONU n’est pas en mesure d’obliger Israël à se conformer à sa propre résolution, vieille de 75 ans, qui prévoit la création d’un État palestinien.

L’ONU et son Conseil de sécurité, conclut l’ambassadeur arabe, « semblent désengagés de leur document fondateur » [2].

Oui, le massacre de Gaza est un symbole de l’échec de la démocratie.

 

Sources et notes

[1] Nations Unies (ONU), 8 décembre 2023, « Le Conseil de sécurité échoue à adopter une résolution exigeant un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza en raison du veto des États-Unis ».

[2] Charte des Nations Unies, art. 1.

« Les buts des Nations Unies sont :

1.1 – […] prendre des mesures collectives efficaces pour prévenir et éliminer les menaces à la paix et réprimer les actes d’agression ou autres violations de la paix […] ;

1.2 – Développer des relations amicales entre les nations fondées sur le respect et le principe de l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples, […] ;

1.3 – […] promouvoir et encourager le respect des droits humains  […] ».

 

Traduit de l’italien par Evelyn Tischer