Les préparatifs pour le Forum Humaniste s’accélèrent et chaqueus recevons des informations sur de nouvelles initiatives et le nombre d’adhésions et de rapporteurs augmente. Entre autres, nous venons d’avoir la confirmation de la participation de Tomás Hirsch, humaniste de longue date du Chili, deux fois candidat aux élections présidentielles, auteur du livre “ la fin de la préhistoire : un chemin vers la liberté ” et récemment élu député du Parti Humaniste au sein du groupe parlementaire du Frente Amplio.

Lors de sa tournée européenne en février, entre réunions politiques et rencontres plus informelles avec des amis et des adhérents du Frente Amplio, nous avons pu échanger avec Tomás.

Forum Humaniste Européen 2018 : Le slogan du Forum est « Ce qui nous unit vers la Nation Humaine Universelle », et pour toi qu’est-ce qui nous unit ?

Tomás Hirsch : Ce qui nous unit c’est une conviction profonde que les êtres humains peuvent vivre dans de meilleures conditions que celles qui existent dans ce système violent, inhumain, insensible et peu solidaire. Nous sommes unis par l’indignation face aux abus. Ce qui nous unit, c’est la rébellion face à l’absence de réponses pour que des millions d’êtres humains puissent vivre dignement alors que les années passent. Et, par‑dessus tout, nous sommes unis par la certitude que nous ne pouvons pas changer les choses seuls, que nous devons travailler main dans la main avec tous ceux qui coïncident avec nos rêves et nos espoirs.

FHE : Tu as une grande expérience dans l’humanisme et la politique. Quel rôle joue l’humanisme dans la création de la Nation Humaine Universelle ? Et en politique ?

TH : La Nation Humaine Universelle est une bonne synthèse du Dessein qui nous anime. Une Nation, multiple par ses ethnies, ses langues, multiple dans tous les domaines. Une nation où aucun être humain n’est au-dessous d’un autre. Une nation dans laquelle les diversités sont valorisées pour leurs contributions au travail commun. L’humanisme aspire à collaborer pour la création de cette nation et le fait de différentes manières qui visent à une transformation personnelle et sociale simultanée. Pour l’Humanisme, il n’est pas possible de surmonter les conditions de la violence sociale si elle n’est pas accompagnée d’un processus de dépassement de la violence personnelle, celle que j’exerce sur les autres êtres humains. La politique dont la fonction a été si déformée au cours des dernières décennies et surtout ces dernières années, a une contribution fondamentale à la création de la Nation Humaine Universelle. Nous parlons d’une politique au service de la communauté, contribuant à organiser et renforcer le tissu social.

FHE : Tu vas participer à la table de Convergence Sociale et Politique. Pourquoi est-il important de discuter autour de ce thème ?

 TH : Pour ce qui a été dit plus haut. Je suis convaincu que l’action politique doit être menée dans la convergence entre les différentes organisations qui ont la capacité de travailler avec les autres sans qu’elles perdent leur identité. La convergence implique toujours que nous allons vers ceux qui nous sont « différents », c’est-à-dire ceux qui ne sont pas les mêmes que moi. En ce sens, la convergence est un acte éminemment humain car ce n’est pas mécanique, c’est intentionnel, c’est un acte souhaité. Cela n’arrive pas automatiquement ou mécaniquement. Cela implique l’intention explicite « d’aller vers l’autre ». Et c’est exactement ce qui est requis aujourd’hui. Sortir de l’individualisme, de la fragmentation et aller vers la construction où chacun apporte ses vertus dans une direction commune.