Note d’Editeur :

Nous venons d’apprendre que ce matin du 15 décembre 2017, le juge Pablo Pullen Llermanos a ordonné que la députée du Parlasur Milagro Sala soit amenée à un autre endroit qui n’est pas son domicile habituel, avec des conditions de vigilance extrême, permanente et intrusive. Cela correspond justement à l’opposé de ce qui a été ordonné par la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) le passé 6 décembre 2017. Ces mesures ne font rien d’autre que de montrer la colère de ce juge contre Milagro Sala.

 

Le 7 décembre 2017, lendemain du jour où la Cour Suprême d’Argentine s’est conformée à la décision de la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme, qui exigeait que la justice et le gouvernement de l’Argentine garantissent, au minimum, la mise en résidence surveillée de Milagro Sala pour préserver son intégrité physique, la deuxième cour fédérale de Jujuy a acquitté la dirigeante de Tupac Amaru.

« Malgré les années de harcèlement subies dans cette affaire, il est démontré que je suis innocente, » a déclaré Sala alors qu’elle était sortie de l’audience par le service pénitentiaire de la province de Jujuy, dans le nord de l’Argentine.

Pendant les 692 derniers jours, Sala a été arbitrairement détenue, des dossiers ont été montés de toutes pièces et des plaintes introduites contre elle, avec frénésie, afin de prolonger les effets de sa détention préventive.

L’avocate de la dirigeante sociale, Elizabeth Gómez Alcorta, a expliqué que « les juges ont acquitté Sala au bénéfice du doute, c’est tout ce que nous savons. Nous devons encore voir si l’accusation va interjeter appel. » La défense de la dirigeante de l’organisation de voisinage Tupac Amaru est complétée par les avocats Paula Alvarez Carreras et Luis Paz.

« A certains moments, les mensonges grossiers sont anéantis, les falsifications sont exposées et le rideau tombe, et il n’y a plus aucune place pour une condamnation » a ajouté Madame Gómez Alcorta au sujet du manque de cohérence du dossier, constitué il y a plus de trois ans par le fils de l’actuel gouverneur Gerardo Morales.

« La Cour a fait savoir aux juges qu’ils devaient se conformer immédiatement et complètement à la décision de la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme, ce qui signifie qu’il n’ont plus de marge d’appréciation, qu’ils ne peuvent invoquer nul prétexte pour garder Milagro en prison une minute de plus », a-t-elle déclaré, expliquant que l’IACHR a aussi exigé que le jugement soit notifié à sa résidence habituelle dans le quartier de Cuyaya et pas dans le bâtiment El Carmen, où elle est restée plusieurs semaines et qui était impropre à l’habitation humaine.

« Nous allons éliminer et détruire toute accusation contre Milagro. Aujourd’hui, il a été démontré que les forces armées du gouvernement ont leurs limites », a déclaré l’avocat de Sala, Luis Paz. Maître Gómez Alcorta, pour sa part, s’est réjouie du fait que « Milagro Sala passera Noël à la maison avec sa famille. »

 

Traduction de l’anglais, Serge Delonville