La crise coréenne actuelle montre à quel point la plus puissante force de dissuasion nucléaire de notre planète se révèle… impuissante !

En effet, en dépit de l’énorme puissance de l’ensemble des bombes nucléaires de leur arsenal, environ 10 000 fois celle de la Corée du Nord, les USA n’ont pas réussi à empêcher celle-ci de développer son programme nucléaire militaire et de l’utiliser pour déjà les menacer.

En fait, la sortie de la Corée du Nord du Traité de Non-Prolifération (TNP) en 2002 pour « assurer sa sécurité » et le développement de son programme nucléaire constituent un des exemples typiques de prolifération, dont les états dotés d’armes nucléaires, les USA en tête, portent la responsabilité et que le TNP n’a pas été capable d’empêcher.

Lorsque l’on considère ce que représente le déploiement militaire des USA dans le cadre de l’OTAN, disposant d’environ 70% du budget mondial des armements, avec environ 700 bases en dehors de son territoire, entourant notamment dans une sorte d’étau, la Russie, le Moyen Orient et presque toute l’Asie, on comprend qu’un pays comme la Corée du Nord puisse se sentir menacé, surtout quand les USA se lancent « sous son nez » dans des exercices militaires.

Et alors, que dire de la force de dissuasion nucléaire de la France ? Que peut faire la France, avec sa « force de frappe », pour empêcher l’éventuel éclatement d’une guerre nucléaire dans la région nord-est asiatique et qui pourrait ensuite devenir mondiale et donc la concerner aussi de plein fouet et d’une manière absolument tragique ?
La réponse est simple et claire : RIEN !!!

Conclusion (un enfant de dix ans peut également y arriver) : la seule solution consiste dans l’élimination irréversible de toutes les armes nucléaires dans le monde.

Ceci d’autant plus que, d’après des experts parmi les plus qualifiés (les « Scientifique Atomiques » en lien avec une quinzaine de Prix Nobel de différentes disciplines), depuis le début des années 90 le risque d’une guerre nucléaire, même par erreur, par accident ou par sabotage, n’a fait qu’augmenter ; si bien que maintenant il est revenu au même niveau qu’aux pires moments de la Guerre froide.

On voit ici toute la pertinence et le rôle essentiel du Traité international d’interdiction des armes nucléaires, adopté le 7 juillet dernier à New York dans le cadre de l’ONU et qui entrera en vigueur dès que le 50ème état l’aura ratifié.

En effet, ce Traité, qui stigmatise d’ores et déjà la seule possession des armes nucléaires, ne manquera pas de changer, et ceci radicalement, la façon dont les armes nucléaires sont perçues par l’opinion publique, par les responsables politiques, par les chercheurs, par les opérateurs industriels, économiques et financiers, et par les … militaires !

Tout cela permettra ainsi, grâce également à des négociations multilatérales appropriées, de parvenir à l’élimination totale des armes nucléaires, dont l’irréversibilité sera garantie par ce même traité.

Oui – direz-vous – c’est sans doute la bonne solution à moyen ou long terme, mais que faire dans l’urgence de la situation actuelle, avec des personnages « singuliers » comme Donald Trump et Kim Young-un qui risquent, sur un coup de tête d’« appuyer sur le bouton »?

La seule solution acceptable est celle diplomatique, avec l’ouverture de négociations entre les Etats Unis et la Corée du Nord, dans le cadre de l’ONU et grâce à une médiation de la Chine, bien placée pour jouer ce rôle essentiel.