Par Ricardo Arias

Avec la devise ‘Construire la Paix et la Justice, dire NON à la guerre’ a eu lieu la 11e Conférence internationale de la Paix à Munich, Allemagne, entre le 1er et le 3 février 2013.

Le contexte : la logique de paix ou la logique de guerre

Cette Conférence est un évènement qui a lieu chaque année à la même époque, y sont  invitées trois personnalités engagées pour les thèmes de la Paix et la Non-Violence qui ont réalisé des travaux de recherche ou de mise en place de solutions non-violentes pour aboutir à la paix et la justice.

Depuis 2005, date du début de la Conférence de la Paix, elle appelle à un changement de cap face aux problèmes et conflits dans le monde actuel : leur résolution par une action civile plutôt que par des interventions militaires.

La Conférence pour la Paix est ainsi une réponse à la Conférence annuelle sur la « Sécurité », qui a lieu également à Munich, et qui rassemble des politiciens et des stratèges militaires de haut niveau, et compte avec la participation d’entrepreneurs privés. L’objectif de cette « conférence sur la sécurité » est d’associer l’idée que la « sécurité d’un peuple » dépend de sa « puissance militaire », surtout dans des moments de crises et de guerres.

Le Forum International…

s’est déroulé le samedi 2 février avec la présentation des trois thèmes :

1.       La logique de la paix ou la logique de la « sécurité », par Hanne-Margret Birckenbach d’Allemagne, Professeur d’Université et chercheuse en processus de paix et conflits internationaux.

À travers ses travaux et recherches sur l’intégration européenne et internationale, les relations entre l’Union européenne et la Russie, ainsi que les transformations en Europe de l’Est, elle a développé un concept concret pour l’implémentation d’une logique de Paix. Elle a travaillé sur deux axes. En premier lieu, le dépassement de la désinformation, en divulguant des faits concrets qui sont devenus des solutions inconnues à des conflits internationaux qui n’ont pas éclaté. Puis, en deuxième lieu, le développement des points de vue, idées et attitudes qui combattent la croyance que les solutions aux conflits doivent venir uniquement de la politique traditionnelle ou des militaires, au lieu de la créativité des populations ou des groupes concernés.

Dans ce contexte elle a présenté la paix comme une création, qui a besoin des ressources externes et internes. Ainsi lorsque des ressources externes vont vers les militaires, ils ne vont pas vers des actions pour la paix limitant les ressources pour la paix. Elle a donné l’exemple de la situation actuelle au Mali.

2.       ‘Le chemin de la Non-violence vers un changement de régime’ (1), par Tomas Hirsch du Chili, co-fondateur du Parti Humaniste chilien et ancien candidat à l’élection présidentielle.

T. Hirsch a présenté les différents types de violence dont souffre l’être humain aujourd’hui, au Chili et sur toute la planète : physique, économique, psychologique, générationnelle, religieuse, sexuelle et raciale. Pour le cas chilien, il a expliqué comment la grande inégalité économique et de distribution des richesses est le produit des politiques néolibérales mises en place depuis la période de la dictature. Il a élargi le regard à d’autres endroits du monde et à d’autres dangers, comme celui des armes nucléaires. Il a montré l’urgence de créer une conscience pour la Paix et le désarmement en demandant par tous les moyens à notre portée : le désarmement nucléaire à l’échelle mondiale, le retrait immédiat des troupes étrangères des territoires occupés, la réduction progressive et proportionnelle de l’armement conventionnel, la signature entre pays de traités de non-agression, le renoncement par les gouvernements à utiliser les guerres comme moyen de résoudre les conflits.

Il a rappelé que l’être humain va arrêter d’utiliser la violence lorsqu’elle sera éradiquée en chacun de nous et cela demande des efforts à produire en soi-même. Il a dit que cela n’est pas simple, car cela touche à l’essentiel de l’être humain, a trait à la réponse aux questions fondamentales concernant le Sens de la vie, qui sommes nous et vers où nous allons.

Enfin, il a terminé sa présentation en disant que c’est à travers la promotion des actions non-violentes jour après jour, des actions qui se terminent dans l’autre dont l’objectif est le bien de l’être humain vers lequel elles se dirigent, que l’on va laisser aux futures générations des conditions de vie dignes et garantir la continuité de l’être humain vers un futur ouvert, libre et lumineux. Voir la présentation complète en anglais ici, traduction vers le français en cours.

3.       ‘La guerre avec le pétrole ou la paix avec le soleil’, par Franz Alt d’Allemagne, journaliste et écrivain. Le point de vue écologique y est développé avec l’hypothèse que la lutte pour le contrôle du pétrole est la cause principale des conflits internationaux. Ainsi un développement de l’économie humaine fondé sur l’utilisation des énergies alternatives, principalement l’énergie solaire, serait une réponse à cette situation.

Le Forum d’échanges…

s’est déroulé le matin du samedi 2 février, des échanges entre conférenciers et public ont permis d’aborder différents thèmes. Un article spécifique est prévu par Pressenza pour couvrir ces échanges.

Le moment d’expression dans la rue…

a eu lieu le samedi après-midi dans les rues du centre de Munich avec une Marche dénonçant la « conférence sur la Sécurité » et l’escalade militaire de l’OTAN, environ 5 000 participants ont défilé.

(1) Le régime dictatorial d’Augusto Pinochet a duré de 1973 à 1990.

Le site web de la conférence : www.friedenskonferenz.info