La révolution egyptienne un an après la chute de Moubarak.

Il y a eu un an jour pour jour le 11 février 2011 que le peuple égyptien, composé par les jeunes, les prolétaires et les femmes, chassait Moubarak du pouvoir. Moubarak obligé de renoncer à son poste , remet ses fonctions au Conseil Suprême des Forces Armées (CFSA), qui à son tour s’engage à remettre le pouvoir aux instances civiles élues dans les six mois, tout en respectant les accords internationaux conclus et ratifiés par le peuple égyptien.

Mais les Egyptiens se sont heurtés à la dure réalité : être à nouveau manipulés par ces forces militaires qui n’ont fait que dévier le pouvoir de Moubarak vers leur patron : le **conseil militaire**.

En effet, de manière subtile les premiers mois, le Conseil militaire a instauré petit à petit des mesures de plus en plus restrictives, pour finalement limiter le peuple égyptien dans leur nouvelle liberté.

Une des lois instaurées est la sanction de toute manifestation, occupation ou grève « entravant l’activité économique ». Avec l’aide de la police civile, ce conseil militaire n’a pas hésité à exécuter des milliers de manifestants qui s’opposaient de manière pacifique aux nouvelles décisions prises par ce gouvernement d’urgence en ouvrant le feu directement sur eux.

Sans compter les arrestations de jeunes manifestantes célibataires emmenées en prison qui ont été obligées de passer des tests de virginité et de se déshabiller devant les soldats, battues et menacées de condamnation pour prostitution si elles refusaient d’obéir aux ordres.

Sans oublier aussi que le 7 avril, le Conseil militaire a visé les travailleurs de l’usine textile Chibin occupant leur entreprise depuis le 16 février, les menaçant d’être dispersés par balles.

La situation de l’Egypte est grave : les mensonges liés aux réformes prévues qui n’ont pas eu lieu, le non-respect des droits de l’homme et les abus ne cessent de se produire … C’est pourquoi le peuple se soulève à nouveau.

**Aujourd’ hui , encore une fois, la place Tahrir retrouve la vie.**

La lutte ne s’est jamais arrêtée en réalité. Avec la classe ouvrière déjà réprimée sous Moubarak, le peuple égyptien relève la tête et s’organise à son tour en syndicats indépendants.

Un danger : une nouvelle opposition se forme au sein du peuple, les manœuvres des soi-disant « frères » musulmans s’organisent pour substituer l’ancien régime. Sans aucun scrupule ni éthique religieuse, ils s’unissent aux chefs militaires pour affronter toute force révolutionnaire progressiste.

Car la révolution défend la paix et s’oppose à toute forme de répression ou exploitation au détriment des droits de l’homme libre.

Malgré toutes ces contraintes, le peuple égyptien qui a fait naître la révolution dans le pays a décidé de poursuivre son chemin vers une véritable et nouvelle démocratie pour son peuple.

**Soutien au peuple egyptien à Paris**

Ce 11 février 2012, différents rassemblements ont eu lieu dans le monde pour soutenir le courage des masses égyptiennes qui osent revendiquer leur droit à choisir leur destin en toute liberté démocratique au-delà même de leur propre vie.

Les partis communistes maoïstes de France et d’Italie ont offert leur soutien à ces manifestations en y installant un stand.
Une autre manifestation s’est déroulée à Paris devant l’ambassade d’Egypte avenue Iéna pour soutenir le peuple égyptien qui finalement a rejoint deux autres manifestations vers 16h à Châtelet sur la place Joachim Du Bellay où se trouve la fontaine des innocents.

Sur cette place étaient rassemblés des représentants du peuple égyptien, d’associations parisiennes comme Souria Houria, Collectif Urgence Solidarité Syrie, Intercollectif des révolutions arabes, en solidarité aux peuples qui souffrent des tueries et abus des forces militaires.

Tous brandissaient leur drapeau et portaient autour du coup la photo d’une des victimes mortes pour cette révolution. Dans un des stands, Amnesty International était présent pour accompagner le peuple égyptien.

Il y avait aussi un petit groupe d’Anonymous masqués qui ont pris la parole pour manifester leur soutien au peuple égyptien et ont confirmé le maintien de leur appui aux masses opprimées.

Toutes les demi-heures, un groupe de femmes égyptiennes chantaient des hymnes à la paix.

Vers 18h, une chaîne humaine s’est formée de personnes de toutes nationalités, religions ou couleurs. Elles se sont donné la main en symbole de solidarité réelle et ont chanté ensemble en arabe et en français leur indignation face au massacre des manifestants morts sur ces places en demandant le retrait immédiat des forces militaires.

«A bas, à bas … les militaires »
ou « liberté et démocratie…en Égypte…en Syrie «

scandent-ils en chantant…

Le rassemblement s’est terminé par la projection d’un film réalisé par un producteur de cinéma indépendant : « symbolisant le pouvoir sur le peuple par l’accumulation de chaises les unes sur les autres et au centre une chaise différente plus haute que les autres mais complètement trouée… »

**Soutien au peuple egyptien ailleurs**

Sous le signe du Jasmin, de la Dignité et de la Solidarité avec le peuple égyptien, d’autres villes comme Marseille ou Madrid aussi se sont mobilisées ce 11 février 2012 pour soutenir les égyptiens…

Les forces opposantes auront-elles enfin compris que le peuple égyptien veut être le maître de son propre destin?