La Chine se trouve à un carrefour crucial dans la lutte mondiale contre le changement climatique et la dégradation de l’environnement. Elle a toutefois fait preuve de constance et de ténacité dans son approche de la durabilité, établissant ainsi des tendances à l’échelle mondiale. Grâce à une vision stratégique à long terme et à des politiques publiques solides, le pays a réalisé des progrès remarquables dans la réduction des émissions polluantes, la promotion des énergies renouvelables et la protection des écosystèmes, ainsi que dans la restauration d’environnements auparavant menacés.

En matière de qualité de l’air, les efforts coordonnés de contrôle des émissions ont permis une amélioration significative dans l’est de la Chine, où les niveaux de particules fines sont passés en dessous de leur moyenne historique. Des villes comme Pékin ont connu une mutation historique de leur mix énergétique, réduisant drastiquement l’usage du charbon et favorisant les véhicules électriques ainsi que des procédés industriels plus propres. Ces mesures établissent une nouvelle norme pour d’autres mégapoles confrontées à des défis similaires. Des progrès ont également été constatés dans la gestion intégrée de la pollution, grâce à la combinaison de stratégies ciblées dans des secteurs clés, afin de maintenir et consolider ces acquis.

La Chine s’est fixée pour objectif d’éliminer presque totalement les épisodes de forte pollution atmosphérique d’ici la fin 2025. Pour y parvenir, le pays renforce son cadre juridique et déploie des outils technologiques destinés à mieux encadrer les sources mobiles et les activités industrielles les plus polluantes. Cet engagement global s’étend de la mise en place de réglementations environnementales plus strictes à l’adoption de technologies propres dans les secteurs du transport, de la logistique et de la production d’énergie.

Toutefois, l’action environnementale de la Chine ne se limite pas à la qualité de l’air. L’un de ses projets les plus emblématiques et les plus marquants sur le plan historique est la lutte contre la désertification, qui non seulement a stoppé l’avancée du désert, mais a également permis de récupérer des terres agricoles et de renforcer des écosystèmes vitaux. Cet effort titanesque s’inscrit dans le cadre du Programme de protection forestière des Trois-Nord, plus connu sous le nom de « Grande Muraille verte ». Après près de cinq décennies de travail, il a fait passer la couverture forestière nationale de 10 % à plus de 25 %, réduisant la désertification dans des régions cruciales comme le Xinjiang, où la couverture est passée de 1 % à 5 % en 40 ans.

Ce programme d’envergure repose sur la convergence de politiques visionnaires, de progrès scientifiques et d’un engagement collectif exceptionnel. Parmi les innovations majeures, l’utilisation de biotechnologies avancées se distingue : l’application de cyanobactéries liquides permet d’accélérer la restauration des sols en formant, en 10 à 16 mois seulement, des croûtes biologiques à leur surface — un processus qui prenait autrefois plus d’une décennie. Ces croûtes stabilisent les sols, limitent l’érosion par le vent et favorisent la croissance de plantes fixatrices de sable, tout en réduisant considérablement les coûts et la consommation de ressources.

La modernisation du programme passe également par l’usage de drones et de robots, déployés pour planter et entretenir la végétation dans les zones les plus difficiles d’accès. Ces technologies permettent d’accroître l’efficacité et l’ampleur des opérations de reboisement. Mais derrière ces prouesses techniques, c’est avant tout la ténacité de générations d’habitants qui fait la différence. Année après année, ils ont planté des peupliers, stabilisé les dunes avec des grilles de paille et géré avec soin les ressources en eau pour redonner vie à leurs terres.

Cette réussite, à la fois sociale et environnementale, illustre le pouvoir du volontarisme public lorsqu’il s’allie à l’innovation technologique. Elle montre qu’il est possible de reconquérir des terres désertiques, de sécuriser la production alimentaire et de construire un modèle de durabilité reproductible ailleurs dans le monde. La restauration des écosystèmes a également produit des effets très concrets : elle a notamment empêché l’ensablement d’infrastructures stratégiques, comme la voie ferrée Lanzhou–Baotou, garantissant son bon fonctionnement et soutenant le développement économique de la région.

En définitive, le pouls environnemental de la Chine met en lumière un pays qui ne cherche pas seulement à développer des technologies de pointe et à réduire ses émissions, mais vise également une transformation globale impliquant l’ensemble de la société et plaçant la durabilité écologique à long terme au premier plan. La combinaison d’une politique publique cohérente, d’une innovation scientifique et d’un engagement social soutenu permet non seulement des améliorations quantitatives — telles que l’augmentation de la couverture forestière et la diminution des niveaux de polluants — mais aussi des effets qualitatifs sur la vie quotidienne et sur l’avenir écologique du pays.

 

Traduction, Emilia Sadaoui