Ce samedi 27 septembre, nous avons reçu cette vidéo dramatique de Stefano Bertoldi, notre collaborateur et capitaine d’un voilier de la flottille Mondiale Sumud. Vous trouverez ci-dessous la transcription de son appel, demandant sa large diffusion.
Je suis Stefano Bertoldi, capitaine du voilier Zefiro, le plus touché par les attaques de drones ces dernières nuits. Deux de mes collègues, Raffaello et Cesare, sont arrivés après moi ce samedi 27 sur le bateau Luna Park, que vous pourrez peut-être repérer sur le système de localisation de la flottille Global Sumud.
Bon, désolé de vous réveiller si tôt, désolé que ce soit dimanche et que nous ayons tous souhaité nous reposer, mais la flottille est partie hier soir. Une cinquantaine de bateaux sont partis pour Gaza. J’ai analysé la situation géopolitique internationale et l’attitude irresponsable de notre gouvernement, à commencer par Giorgia Meloni et notre ministre de la Défense, Crosetto. Nous n’aurons aucune défense, nous ne serons pas escortés. Espérons que l’Espagne fasse sa part et ne suive pas Crosetto, qui a annoncé qu’il finirait par récupérer et secourir les blessés.
Donc, écoutez bien, la flottille est actuellement en danger. L’avertissement qu’ils nous ont donné l’autre jour est clair : mon bateau et l’autre sont revenus lourdement touchés par des drones. Le bateau Zefiro en particulier a été touché chirurgicalement, car les Israéliens savaient très probablement que son mât pouvait résister au coup que nous avons reçu. L’avertissement était clair : si ce type d’attaque – et je m’adresse ici aux marins qui nous écoutent, à tous ceux qui s’y connaissent un peu en navigation –, je le répète, si une attaque aussi puissante, qui nous a tous ébranlés, était menée sur d’autres bateaux, étant donné qu’il y en a d’innombrables dont les mâts reposent simplement sur le rouf, c’est-à-dire sur la partie supérieure du navire, les mâts de ces bateaux s’effondreraient. Actuellement, seules deux personnes, peut-être trois, surveillent la navigation de nuit, mais j’ai déjà lu les messages échangés par mes collègues pendant la navigation… Il est 4 h 30, heure locale en Italie, 5 h 30, heure grecque… J’ai lu dans les messages que certains bateaux sont escortés par des drones, évidemment des drones israéliens, peut-être aussi des drones de Frontex, ou peut-être même des drones grecs. Bref, le point important est le suivant : la prochaine attaque, si elle a lieu – et malheureusement, mes signaux le laissent présager – sera meurtrière, car il est fort probable que cette fois-ci, il y aura des blessés graves, voire des morts.
S’il vous plaît, diffusez ce message. Le 22 septembre ne doit pas rester un événement isolé en termes de manifestations et de mobilisation populaire. Descendons dans la rue. Je sais, le temps presse. Des partis politiques et des syndicats se mobilisent, tout est bon. Nous ne sommes pas intransigeants sur ce point. Nous savons que beaucoup viennent à peine de se réveiller, mais comme on dit en Italie, tout aide. S’il vous plaît, engageons-nous, nous avons des amis, de chers amis à bord. Nous voulons que leurs vies soient protégées. Méfions-nous de nos gouvernements ; ils ne feront rien pour nous. C’est l’heure du peuple, c’est l’heure du peuple, même des moins engagés politiquement, même des plus sceptiques quant à cette mission. N’oubliez pas que notre mission n’est pas une mission humanitaire consistant à livrer quelques colis à la population palestinienne de Gaza. Notre mission est politique. Le siège doit cesser, le génocide doit cesser et, surtout, la vie des militants pacifistes non armés doit être protégée.
S’il vous plaît, organisons-nous, appelons tout le monde et descendons dans la rue au plus vite. Je sais, c’est dimanche 28 aujourd’hui, mais c’est peut-être le bon jour pour organiser ce deuxième lundi de combats de rue, non violents bien sûr, sinon nous risquons de nous attirer les critiques habituelles qui accompagnent les manifestations. Je sais, nous sommes tous en colère, je sais, c’est un modèle économique et socio-économique dégoûtant, dont Israël est le représentant ultime, tout comme les États-Unis, avec ce fou à leur tête. Descendons dans la rue, s’il vous plaît, écoutez-moi. Heureusement, nous sommes sortis indemnes de ces derniers jours, alors que nous étions bloqués ici en Grèce, à cause d’une attaque qui nous a brutalement paralysés.
Descendons dans la rue, appelons tous ceux que vous pouvez honnêtement appeler et qui peuvent nous tendre la main. Il y a nos frères, il y a nos enfants, il y a nos amis, nos camarades capitaines, nos marins de bonne foi, nos militants non-violents qui font tout cela pour nous, pour notre démocratie enterrée… on peut dire que c’est une démocratie… enterrée par des gouvernements irresponsables qui, à cause de leurs liens avec Israël et de leurs finances, ne veulent pas nous aider. Je compte sur vous, je compte sur ceux qui descendront dans la rue. Merci d’avance pour vos efforts.









