Introduction édition francophone : Une flottille de plus de 50 navires, affrétés par des militants de 44 pays et transportant de l’aide, a quitté Barcelone, Gênes, la Sicile, la Grèce et d’autres ports. Elle doit être rejointe le 4 septembre par des bateaux en provenance de Tunisie.
Ce dimanche 31 août a été une journée passionnante à Gênes, avec une grande fête qui a débuté dans l’après-midi au siège de Music for Peace, l’un des points de collecte des 300 tonnes d’aide apportées par les Génois et arrivant aussi d’autres villes italiennes et même de l’étranger, au milieu d’un flux constant de personnes. Quarante tonnes étaient attendues, dont une partie sera réservée au Soudan, où se déroule une terrible crise humanitaire peu médiatisée. Des bénévoles ont travaillé sans relâche pour emballer l’énorme quantité de produits de première nécessité, signe tangible d’une généreuse solidarité populaire, contrastant avec la lâcheté et l’inertie des gouvernements européens, incapables de parvenir à un accord pour stopper Israël.
Dans l’après-midi, au petit siège de Music for Peace, environ deux cents personnes ont assisté à un « avant-goût » de la soirée, avec des interventions, entre autres, de Vittorio Agnoletto de Medicina Democratica, porte-parole du Forum social de Gênes 2001, d’Adelmo Cervi, de Tito Magni, sénateur de l’Alliance Verdi e Sinistra, et de quelques jeunes d’Ultima Generazione.

Les organisateurs – Musique pour la Paix, CALP et la Flottille Globale Sumud – ne s’attendaient pas au flot de personnes qui a commencé à arriver et à défiler dans la ville. Une foule immense, partie à 21 heures et arrivée au vieux port à minuit, une marée humaine de 50 000 personnes et peut-être plus, illuminées d’abord par des torches puis par des téléphones portables, drapées de drapeaux palestiniens et de l’Association Nationale des Partisans d’Italie ANPI, parmi lesquelles de nombreux enfants. La maire Silvia Salis était également présente, portant l’écharpe tricolore, exprimant sa fierté et son émotion face à l’élan de solidarité et d’humanité de la ville. De nombreux Génois ont déclaré n’avoir pas vu une manifestation aussi massive depuis le G8.


La maire de Gênes, Silvia Salis

Stefano Rebora, fondateur de Music for Peace
En raison de la distance, je n’ai pas pu suivre pleinement tous les discours depuis la scène, notamment ceux de Maria Elena Delia, porte-parole italienne de la Flottille mondiale Sumud, et de Stefano Rebora, fondateur de Music for Peace. Grâce à une femme de l’ANPI qui m’a aidée à me frayer un chemin à travers la foule, j’ai finalement réussi à m’approcher, et l’émotion était palpable. Lumières éteintes sur scène et téléphones allumés, des milliers de petits points lumineux ont accompagné le départ de deux des bateaux en direction de la Sicile, puis de Gaza, accompagnés de fumigènes rouges et de fusées éclairantes, tandis que la foule chantait « Bella Ciao ».

Nous ne devons plus les abandonner. Nous devons surveiller de près les bateaux naviguant en Méditerranée, intensifier nos protestations et nos efforts de solidarité, et lorsque viendra l’inévitable confrontation avec la marine israélienne, nous devrons être nombreux, avec la même force que celle dont nous avons fait preuve hier soir à Gênes, à soutenir la mission de la flottille mondiale Sumud.
Photos de Maria Tomasi









