La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles du Québec (TRPOCB) et ses membres sont sans mot devant le mépris du gouvernement à l’égard des groupes communautaires autonomes et, conséquemment, envers la population qu’ils accompagnent au quotidien. Le regroupement représente plus de 3,000 organismes communautaires à travers le Québec.
En effet, dans son budget 2025-2026 au printemps dernier, le ministre des Finances n’accordait que 10M$ de plus pour les organismes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux (OCASSS).
Une récession semble à nos portes en raison des tarifs douaniers et de l’incertitude économique qui pèsent sur le Québec. La population se retrouvera dans un contexte difficile, financièrement, mais aussi socialement. « Des gens perdront leurs emplois, les tensions sociales s’exacerberont, la hausse du coût de la vie transformera, encore une fois, le portrait de la pauvreté au Québec. Conséquemment, les groupes communautaires, qui déjà rejoignent plus de 2,25 millions de personnes, seront encore plus sollicités par une population aux besoins de plus en plus importants », avance Anne Lagarde, du comité de coordination de la campagne CA$$$H (Communautaire autonome en santé et services sociaux — Haussez le financement).
Un rehaussement consistant du financement aurait entrainé l’amélioration significative des conditions de travail dans le communautaire. Faut-il spécifier que ces personnes feront aussi face à l’augmentation des coûts et à l’incertitude économique, de la même manière que la population accompagnée au quotidien et que 80% des emplois dans le mouvement communautaire sont occupés par des femmes? Le gouvernement vient de rater une occasion de réduire la pauvreté et de faire avancer l’équité au Québec », souligne Stéphanie Vallée, présidente de la TRPOCB.
Le budget nous apprend que le gouvernement a refusé d’appliquer l’ICFC (indice d’augmentation des coûts des produits et services) pour n’indexer les subventions que de 2,2%, en s’appuyant uniquement sur sa prévision de l’Indice des prix à la consommation (IPC). Or, appliquer l’ICFC ne représentait qu’une différence de 7,8M $. Comment le gouvernement a-t-il pu trouver ce montant facilement quand il était question de hockey, mais refuser de soutenir la pérennité des groupes communautaires? Comment interpréter cela autrement qu’en y voyant un abandon de la population?» questionne Mercédez Roberge, coordonnatrice de la TRPOCB.
______________________________________________________________________
Source: La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles du Québec (TRPOCB)