Depuis des mois, Gaza vit sous un feu continu. Les bombes tombent, les immeubles s’effondrent, les corps s’empilent. Ce ne sont pas des « frappes chirurgicales », ce sont des destructions massives. Ce ne sont pas des « dommages collatéraux », ce sont des enfants, des mères, des personnes âgées, des familles entières, écrasées sous des tonnes de béton, assassinées. Froidement. Ce qui se passe à Gaza présente toutes les caractéristiques d’un crime contre l’humanité d’une ampleur telle que nous pouvons parler de génocide.

Le gouvernement d’extrême droite israélien justifie ses attaques au nom de la lutte contre le Hamas. Mais les chiffres, eux, parlent un autre langage. Plus de 50 000 morts, selon les estimations les plus récentes – en majorité des civils et plus de 110 000 blessés. Des hôpitaux bombardés. Des journalistes ciblés. Des quartiers rayés de la carte. Comment justifier cela ? Peut-on encore parler de « défense », et même de lutte contre le Hamas, quand il ne s’agit que de détruire, déplacer et d’assassiner en masse ?

Les ONG, les agences des Nations Unies, les observateurs sur le terrain dénoncent une catastrophe humanitaire sans précédent. Ils parlent de famine, de blocus, de déplacements massifs. Ils parlent d’un peuple asphyxié, puni collectivement. Et pendant ce temps, des soldats – certains jeunes, d’autres plus expérimentés – exécutent les ordres sans se poser de questions.

Soldats israéliens, il est temps de regarder en face la réalité de cette guerre : elle n’apporte pas la sécurité, elle apporte la honte. Elle ne protège pas, elle détruit. Elle ne lutte pas contre un ennemi, elle tue des innocents.

Derrière chaque bombe larguée, chaque balle tirée, il y a le doigt humain d’un soldat. C’est le votre. On aime dire que l’armée ne fait qu’« exécuter des ordres ». Mais depuis Nuremberg, l’humanité a clairement établi une loi morale : obéir à un ordre injuste, illégitime, c’est participer à un crime. L’avez-vous oublié ?

À Gaza, les ordres donnés exigent souvent de frapper sans voir. De tirer « par précaution ». De raser un bâtiment « suspect ». De ne pas distinguer l’ennemi du civil. Ces ordres que vous exécutez vous désensibilisent, vous déshumanisent, vous transforment en instruments de meurtre et de terreur. Et c’est justement là que commence votre devoir moral, celui de dire non.

Soldats de l’armée d’Israël, réveillez-vous ! Il existe un autre front, invisible, mais décisif : celui de la conscience humaine. Ne soyez pas des machines ! Vous pouvez réfléchir, penser, douter. Vous pouvez refuser. Certains l’ont déjà fait dans l’histoire d’Israël, souvent au prix de la prison ou de l’ostracisme. Ils ont refusé de servir dans les territoires occupés, refusé de participer à la répression d’un peuple. Ce n’étaient pas des lâches. C’étaient des résistants de l’intérieur. Des êtres humains qui ont compris qu’il n’y a pas d’honneur dans l’aveuglement.

Combien de morts faudra-t-il encore pour que vous compreniez que vous seuls êtes responsables de la tragédie et du malheur du peuple palestinien ? Obéir à des ordres criminels fait de vous des criminels. Il est temps de briser le cercle de l’obéissance inconditionnelle qui vous déshumanise et vous détruit. Car à Gaza, ce ne sont pas seulement des maisons que vous détruisez, ce ne sont pas seulement des femmes, des enfants et des hommes que vous assassinez, c’est vous mêmes que vous tuez à petit feu. Et votre propre pays.

A vous qui portez l’uniforme, refuser d’obéir n’est pas une trahison. C’est un droit. Mieux : dans certaines circonstances, c’est un devoir. Un ordre militaire qui viole le droit international humanitaire est illégal, même s’il est donné par un supérieur. Et exécuter cet ordre n’exonère personne de sa responsabilité.

La Convention de Genève est claire : les civils doivent être protégés. Les attaques doivent faire la distinction entre combattants et non-combattants. La force utilisée doit être proportionnée. Or, à Gaza, ces principes sont quotidiennement bafoués. Quand on bombarde un immeuble entier pour atteindre un seul combattant présumé, ce n’est pas une opération militaire, c’est un massacre. Quand on bloque l’eau, la nourriture, l’électricité à des millions de personnes, ce n’est pas une tactique de guerre, c’est une punition collective, un crime contre l’humanité, un génocide assumé.

Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. Le monde vous regarde. Les rapports s’accumulent. Les journalistes témoignent. Les images parlent. L’impunité n’est pas éternelle. L’histoire rattrape les crimes. Et un jour viendra où chacun de vous devra répondre de ses actes. Alors autant choisir maintenant de faire ce qui est juste, avant que les tribunaux n’en décident. Désobéir, dans un tel contexte, ce n’est pas affaiblir son pays, c’est refuser de le couvrir de honte. C’est préserver ce qu’il peut rester de votre dignité !

Avant vous, d’autres dans l’armée ont choisi ce chemin. Depuis des années, des soldats, des anciens officiers, des jeunes appelés refusent de participer à cette guerre contre le peuple palestinien. Ils ont osé dénoncer, ils ont osé désobéir. Ils sont l’honneur de votre pays. Ce ne sont pas des traîtres, ce sont des sentinelles de vérité.

Soldats israéliens, si vous ne souhaitez pas qu’un jour l’accusation infamante de lâcheté vous soient adressée, – je parle de la lâcheté qui consiste à larguer des bombes sur des civils désarmés, – il ne reste qu’une seule chose à faire : faire preuve de courage. Pas le courage d’aller au front comme on vous l’a appris, mais le courage de dire « non, pas en notre nom, pas avec nous ! » Ce courage là, aucun supérieur ne vous l’a enseigné. Il vient du cœur, de la conscience, de cette petite voix intérieure qui sait que la guerre est un crime.

Alors, maintenant, agissez ! Ne faites plus taire vos doutes, vos scrupules, vos colères. Refusez d’obéir, désertez s’il le faut ! L’histoire ne retiendra que celles et ceux qui auront eu le courage de désobéir. Mais l’histoire jugera sévèrement celles et ceux qui auront choisi d’obéir aveuglément.

Choisissez votre camp !

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