La Troisième Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence est arrivée au Pérou le 17 décembre 2024. Rafael De la Rubia, Cecilia Flores et Mario Niebles, membres de l’équipe de base mondiale, sont rentrés sur notre territoire en apportant un message de paix et de non-violence. Le Pérou accueille les marcheurs avec une accolade fraternelle, et le président de Monde Sans Guerres et Sans Violence – Pérou (MsG), Luis Mora, nous a raconté les préparatifs.

Pressenza : La Troisième Marche mondiale pour la paix et la non-violence (3MM) a débuté le 2 octobre à San José, au Costa Rica. Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est 3MM, dites-nous en quoi consiste cette activité globale et quels en sont les principaux objectifs ?

Luis Mora : La Troisième Marche mondiale pour la paix et la non-violence est une troisième tentative que nous faisons au niveau mondial pour susciter l’opinion publique selon laquelle un monde en paix, sans guerres, sans violence et sans souffrance est possible. Dans cette troisième marche mondiale, nous essayons d’établir dans le monde le fait que cette utopie peut devenir une réalité, qu’elle est la volonté de tous les êtres humains de bonne volonté. Et que nous sommes la majorité, face à une minorité violente qui ne veut pas d’un monde de paix et de progrès. Nous nous engageons pour la paix, l’amour, la justice, la démocratie, afin que nous vivions tous dans la fraternité.

P : Qui nous ?

L.M. : Nous tous. La famille, le quartier, la nation, le continent, l’humanité en général. Nous sommes tous ce « nous ». L’humanité doit chercher à vivre en paix, en fraternité et dans le progrès.

P : Le citoyen ordinaire, les organisations sociales de base, c’est ce « nous » qui voulons la paix ?

L.M. : Bien sûr, tout le monde, tout le monde. À la fois le citoyen ordinaire et le citoyen qui lutte depuis les institutions pour un monde meilleur.

P : Les marcheurs Rafael de La Rubia (coordinateur général de la 3MM), Cecilia Flores (coordinateur national du Chili) et Mario Niebles (coordinateur national de Colombie) entreront au Pérou le 17 décembre. Quel est le message principal qu’ils apportent ?

L.M. : Le message principal que chacun des marcheurs apporte est précisément ce message de paix et de non-violence active. Quand nous disons « non-violence active », nous voulons dire que nous ne restons pas tranquillement chez nous à laisser le monde se développer comme il le souhaite, non, nous disons « non-violence active » parce que nous proclamons la paix mais avec des actions, des actions comme cette marche mondiale.

P : Et ces actions réalisées, et qui vont plus loin que le 2 octobre dernier… parce qu’au Pérou et dans d’autres parties du monde, il y a eu des actions pendant toute l’année 2024, combien de personnes Lucho a-t-il mobilisé ? Combien de personnes, combien de groupes humains au niveau national et international ont été mobilisés ?

L.M. : Eh bien, au niveau national, je ne pourrais pas le quantifier. Parce que nous avons visité plusieurs écoles avec des centaines d’élèves, à Barranco, des écoles à Independencia, des écoles à San Isidro (comme l’école Alfonso Ugarte), des écoles à San Miguel ; ici à Lima, comme à Tacna, Arequipa. Nous ne pouvons donc pas quantifier le nombre de participants. Ou les activités qui ont été réalisées dans d’autres pays, comme en Argentine, à Buenos Aires, Mendoza, Rosario, Jujuy ; au Chili comme à Arica, Santiago, Punta de Vacas qui se situe entre la frontière de l’Argentine et du Chili. De même, des activités qui ont été réalisées en Europe, dans des villes d’Italie, en Espagne, dans des villes comme Malaga, Madrid, Barcelone ; et des villes au Mexique, au Costa Rica, dans des villes comme San José elle-même. Nous ne pourrions donc pas le quantifier en chiffres, mais nous avons voulu toucher le plus grand nombre de jeunes, d’étudiants et d’adultes, pour porter ce message de paix, de justice, de démocratie, pour vaincre la souffrance et la violence.

P : Et quelles institutions et quels secteurs ont rejoint la 3MM, s’agit-il des droits humains, de la défense des femmes, de la défense des enfants ou autre ?

L.M. : Eh bien, les municipalités participent beaucoup, et celles-ci à travers leurs secrétariats de genre, ou ceux de défense des adolescents; donc, dans ces secteurs, de la femme et de la jeunesse, c’est là que ce travail de non-violence a le plus d’impact, justement à travers les municipalités et chez les jeunes, à travers les écoles.

P : Le 17 décembre, la 3MM est arrivée au Pérou et a été reçue par la municipalité du district de Gregorio Albarracín Lanchipa. Quelles activités ont été programmées à Tacna et sur tout le territoire péruvien ?

L.M. : Eh bien, la réception de l’équipe mondiale de base a été réalisée à Tacna, par le maire de la municipalité du district Gregorio Albarracín Lanchipa ; là-bas il y a eu une réception et une reconnaissance des marcheurs pour le travail qu’ils ont fait pour sensibiliser à un monde de paix et sans violence; plus tard il y a eu une discussion et une marche le long de  l’avenue à côté de la municipalité.

De là, nous sommes allés à Arequipa où plusieurs activités sont également organisées par nos amis Francisco Carpio et Carlos Degregori;  il y aura a eu aussi un défilé sur l’avenue El Ejercito, en direction de la municipalité de Yanahuara.

Plus tard, nous sommes allés à Lima, où nous avons réalisé plusieurs activités à partir du 19 décembre; nous aurons éventuellement une activité à l’école Virgen de la Inmaculada, l’après-midi, puis le soir une activité de discussion et de rencontre sociale.  L’activité centrale aura lieu le vendredi 20 à 10h. sur le campus Los Olivos de l’Université César Vallejo ; L’équipe de base mondiale sera reçue par le recteur de l’université et le directeur général du campus universitaire ; Il y aura une discussion et une reconnaissance de l’équipe de base. Et nous essayons de signer un accord pour proposer des ateliers sur la non-violence, le développement personnel et l’éthique professionnelle aux étudiants de l’Université César Vallejo.

P: Au cours de votre voyage dans différentes parties du monde, vous avez mené diverses activités qui abordent des problèmes sociaux. Quelle est votre perception de cela ? Quels sont les problèmes constatés ?

L.M. : Les problèmes sont très similaires. L’être humain dans différents pays et cultures est le même. Il peut y avoir des langues, des états et des régions différents, mais l’être humain est le même dans tous les pays. C’est un être humain qui souffre beaucoup, une souffrance qui se manifeste par la violence. La solution est donc la même : travailler sur les questions de développement personnel, les questions de réconciliation, tant personnelle que sociale.

Ainsi, le changement personnel en fonction du changement social doit être simultané, afin de surmonter la souffrance personnelle, car le personnel se transmet au social, à travers la violence de genre, la violence économique, la violence religieuse, la violence psychologique; ou bien nous aboutissons à des situations plus graves de violence, de guerres.

P: Nous sommes dans la Troisième Marche mondiale, quel a été le résultat des deux marches précédentes ?

L.M. : Eh bien, de nombreux documents ont été créés à partir des précédentes marches mondiales pour la paix et la non-violence, précisément pour aborder les différents problèmes de souffrance et de violence. Nous avons du matériel comme des ateliers, des productions, des livres, il y a des expositions, des conférences, tous ces matériels qui sauvegardent l’expérience de ces deux premières marches. Nous nous efforçons de les rendre accessibles, dans les différents collèges et universités, institutions qui nous appellent pour les leur donner, ou que nous visitons pour proposer ces ateliers. Tels sont les résultats; il y a suffisamment de productions pour faire connaître les idées, les diffuser, pour améliorer l’existence humaine. Tout est enregistré dans des livres et avec du matériel photographique.

P: Enfin, Lucho, quel est votre message pour les lecteurs de Pressenza ?

L.M. : Eh bien, ceci signifierait que nous continuions à œuvrer pour un monde de paix et sans violence, un monde sans souffrance. Croire que tout est possible, que tout est réalisable, que ce n’est pas une utopie, ce n’est pas un rêve. Nous pouvons vivre dans un monde sans souffrance, nous pouvons vivre dans un monde sans violence. C’est à chacun de nous de faire de notre mieux, de mettre le meilleur de notre cœur, le meilleur de notre être, et d’avancer, chacun de nous ensemble avec nos familles, nos voisins, nos collègues de travail, nos camarades étudiants. Un monde de paix est possible, un monde sans violence.

 

Traduction, Evelyn Tischer