Le réseau des femmes ougandaises (Uganda Women’s Network UWONET, pour le sigle en anglais) a demandé au Parlement d’accélérer l’adoption des projets de loi sur l’égalité des sexes qui ont été récemment renvoyés au 11e Parlement afin de contribuer à résoudre le problème de la violence à l’encontre des femmes et des filles.

« La violence à l’égard des femmes et des filles reste la violation la plus répandue et la plus généralisée des droits humains en Ouganda. C’est une manifestation des relations de pouvoir historiquement inégales entre les hommes et les femmes, qui a conduit à la domination et à la discrimination des femmes par les hommes et a empêché la pleine évolution des femmes ; la violence à l’égard des femmes est l’un des mécanismes sociaux cruciaux par lesquels les femmes se voient contraintes à une position subordonnée par rapport aux hommes », a déclaré Rita Aciro, la directrice exécutive de l’organisation.

L’appel a été lancé lors de l’événement commémorant la Journée Internationale des droits Humains (10 décembre 2022), qui a également marqué la fin de la campagne mondiale de 16 jours contre la violence fondée sur le genre, sous le slogan « Unité ! Militer pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles ».

« L’enquête nationale sur la violence à l’égard des femmes menée en 2021 par le Bureau des statistiques de l’Ouganda (UBOS) indique que 95 % des femmes ont subi des violences physiques ou sexuelles, ou les deux, de la part de leurs partenaires ou non-partenaires depuis l’âge de 15 ans. L’enquête UBOS de 2020 a révélé que 56 % des femmes ayant un partenaire ont subi des violences sexuelles ou physiques ou les deux, 76 % des femmes ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un non-partenaire, 22 % de ces auteurs étant des membres de la famille, et 86 % des femmes ont subi des violences sur leur lieu de travail », a déclaré Rita Aciro.

D’autre part, elle a souligné que « le mariage des enfants reste un problème grave en Ouganda : 34 % des femmes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées ou ont vécu en concubinage avant l’âge de 18 ans, et 7 % ont été mariées avant l’âge de 15 ans. Les données disponibles indiquent également que 13 % et 52 % des filles et des femmes âgées respectivement de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales féminines ».

La directrice exécutive de UWONET a déclaré que la violence sexuelle est un assassin silencieux parmi de nombreuses femmes et filles, ajoutant que des projets de loi tels que celui sur les délits sexuels (Sexual Offences Bill 2019) devraient être adoptés pour permettre aux victimes d’obtenir réparation.

En août 2021, le président Yoweri Museveni a refusé de signer le projet de loi, arguant qu’une grande partie de son contenu était déjà couverte par la législation existante.

 

Informations fournies par Kenneth Kazibwe pour le Nile Post – distribué par All Africa News – et Juliet Nalwooga pour KFM.

 

Traduit de l’espagnol par Ginette Baudelet