Au milieu des grands édifices et entrepôts du District Central se cache le Collectif Bienvenue, un organisme dont l’aide auprès des demandeurs d’asile les plus précaires de Montréal est essentielle. Le journaldesvoisins.com est allé visiter l’organisation afin d’en apprendre davantage sur son travail.

Il est impossible de mettre pied dans le local du Collectif Bienvenue sans être impressionné. Les poussettes, chaises, vêtements d’hiver et vaisselle y sont entreposés par coup de dizaine en attendant d’être livrés gratuitement à des demandeurs d’asile. Une douzaine de bénévoles sont aussi sur place afin de tout classer et préparer.

« On travaille surtout auprès de la clientèle la plus vulnérable, explique Dina Souleiman, directrice générale de l’organisme. Cela inclut les familles, les mères monoparentales et les personnes handicapées.»

Une aide de première ligne

Du 1er mars 2021 au 28 février 2022, le Collectif Bienvenue a aidé 1858 personnes, dont la grande majorité sont des demandeurs d’asile. Ce total inclut aussi le soutien de 196 familles monoparentales, 111 grossesses et 932 enfants. Leur origine est variée, mais près de 37 % des bénéficiaires proviennent d’Haïti, du Mexique et de la République Démocratique du Congo.

L’organisme propose donc d’aider ces personnes récemment arrivées en leur offrant gratuitement de se meubler. L’an dernier, le Collectif Bienvenue a livré, entre autres, 513 articles pour bébés, 534 matelas et 890 chaises à dîner. Ces objets sont recueillis à l’aide de dons provenant de diverses entreprises privées et organismes, mais aussi d’individus. Il est donc possible pour tout le monde de donner des articles directement à son local situé dans Ahuntsic.

Toutefois, le travail du Collectif Bienvenue ne se limite pas seulement aux biens matériels. L’organisation offre aussi un suivi afin de mieux orienter les demandeurs d’asile vers les services qui leur sont consacrés, tels que les banques alimentaires, l’inscription des enfants à l’école et le processus afin de compléter la demande d’asile.

Une aide réciproque

Mme Souleiman explique que les délais afin d’obtenir un permis de travail étant extrêmement longs – ils peuvent parfois prendre un ou deux ans –, cela complique l’intégration des demandeurs d’asile. Ces derniers sont souvent jeunes et motivés, prêts à s’attaquer au marché du travail, mais ils ne peuvent pas le faire en raison des délais au gouvernement fédéral. Le Collectif Bienvenue leur offre donc une solution de rechange en attendant :

« Notre rôle est d’accueillir les demandeurs d’asile et de faciliter leur installation, mais aussi de leur donner une chance de contribuer à la société », ajoute la directrice générale.

Une grande majorité des bénévoles de l’organisme sont donc eux-mêmes des demandeurs d’asile. Au lieu de rester chez eux en attendant une réponse pour leur permis de travail, faire du bénévolat pour le Collectif Bienvenue leur permet d’obtenir une première expérience en sol canadien.

« Ils viennent chaque jour même si on ne leur demande pas », s’exclame Mme Souleiman.

Du militantisme

Dans les dernières années, le Collectif Bienvenue a participé à plusieurs événements afin de demander la régularisation des demandeurs d’asile, notamment lors de la Caravane pour un statut pour tous et toutes. Mme Souleiman explique aussi avoir écrit plusieurs lettres aux gouvernements provincial et fédéral afin de leur faire parvenir leurs demandes.

D’ailleurs, Radio-Canada rapportait dernièrement que le gouvernement fédéral envisageait de régulariser près de 500 000 travailleurs sans statut.

« Malheureusement, il ne semble pas que les demandeurs d’asile seront inclus dans cette démarche, ce qui est déplorable, affirme la directrice générale du Collectif Bienvenue. On veut mettre de la pression supplémentaire afin que ce soit le cas. »

Olivier Paiement

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Le journaldesvoisins.com a tenté de contacter Mélanie Joly, députée fédérale d’Ahuntsic-Cartierville et ministre des Affaires étrangères afin de commenter ce dossier. Aucune réponse n’a cependant été obtenue au moment de publier cet article.

L’article original est accessible ici