Visiblement inconscients des menaces de guerre et des dangers climatiques, les politiques poursuivent leur concept du « On continue comme avant ». Après que le président Biden a déclaré en 2022 la République populaire de Chine comme étant son ennemi numéro 1 au cours du sommet de l’OTAN à Madrid et de celui du G7 à Elmau, la Chine, ancien pays en développement monopolise dorénavant l’attention des médias.

Les informations suivent un schéma répétitif : mettre en avant les déficits, dresser un tableau aussi sombre que possible, ne pas nommer positivement les résultats du développement.

S’il n’y a guère d’édition des principaux journaux sans que les droits de l’homme en Chine ne soient abordés, il est rare que les déficits des droits dans le propre pays des médias le soient. Comme par exemple les droits de l’homme à l’égalité (art. 1), à la vie et à la sécurité (art. 3), au travail (art. 23) et d’autres droits similaires pour que les habitants puissent mener une vie digne. La plupart du temps, ce sont les droits inexistants dans d’autres pays, comme la Chine, qui sont mis en avant.

Le précieux droit de l’homme à vivre sans guerre est actuellement menacé par les États-Unis et la Russie. En fait, il l’est depuis les premiers temps de la formation des nations et de l’expansion coloniale dans le monde. Les caractéristiques du Moyen-Âge et d’après, étaient des guerres pour l’extension du pouvoir et des pays. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne a fait preuve de retenue, mais pas dans la livraison d’armes aux pays en guerre ni dans sa participation à l’organisation militaire de l’OTAN. La volonté allemande de participer au jeu mondial des armes est intacte. Le Berliner Zeitung du 15 août 2022 rapporte que l’armée de l’air allemande participe avec 13 appareils à des exercices dans la région indo-pacifique dans le cadre du « Rapid Pacific 2022 ». L’inspecteur de l’armée de l’air allemande, le Generalleutnant Ingo Gerhartz, sera de la partie. Les exercices ont la RPC en ligne de mire, écrit le journal, qui mentionne que l’Allemagne prend la tête de l’« Air Policing Baltikum » pour huit mois. Les possibilités d’entraînement en Afghanistan, au Mali et dans d’autres régions ont volontiers été exploitées. Dans le conflit belliciste en Ukraine, l’Allemagne n’agit pas exclusivement en faveur de la paix.

Pour le monde en train de se ressouder, le fait que les pays du monde entier se soient mis d’accord sur la « Déclaration universelle des droits de l’homme » de l’ONU en 1948 après la Deuxième Guerre mondiale, et qu’ils aient complété la charte par le « Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels » en 1966, était un acquis historique.

Auparavant, aux origines des nations, les droits et les devoirs des habitants du pays étaient fixés juridiquement dans des constitutions et des lois individuelles. Chaque nation était souveraine pour soi. Il s’agissait toujours des droits de l’homme des citoyens du pays face au pouvoir de leur État qu’étaient les monarques ou les gouvernements républicains, qui pouvaient être organisés sous différentes formes de démocratie, représentative ou participatives depuis 1917. Les régimes républicains autorisaient également les dictatures fascistes lorsque cela était opportun.

Ce qui est louche, c’est que depuis le début de la guerre froide, les droits de l’homme sont instrumentalisés en politique étrangère dans les conflits. Ce sont surtout les pays qui suivent une voie non capitaliste avec le droit à l’autodétermination qui sont concernés. Le champ d’action des droits de l’homme en politique intérieure est abandonné. On ignore que les droits de l’homme dépendent des processus de développement économique internes. Par exemple, le problème du droit au travail ou de l’égalité dans l’organisation politique du pays est maintenu et doit être résolu séparément dans chaque pays. Un niveau de vie élevé ne peut être atteint qu’avec une performance économique correspondante. Les anciens pays en développement ont subi des évolutions asymétriques par la force des choses, héritées de l’époque coloniale et de l’ère capitaliste. Le rattrapage nécessite du temps et des changements dans les conditions d’échange du commerce international. Par exemple, dans l’accès au crédit, la modification des conditions de crédit, la modification des éléments unilatéraux de brevet et de technologie.

Les gouvernements respectifs devraient veiller à ce que les entreprises économiques et financières privées soient tenues de respecter les droits de l’homme. Ils ne naissent pas et ne se réalisent pas automatiquement. Un droit international contraignant pour tous les pays n’a pas encore été écrit. Seule la morale incite certains pays à faire valoir la raison dans les relations internationales.

La République populaire de Chine a inscrit la réalisation des droits de l’homme comme objectif dans sa Constitution. Dans l’article 33, elle stipule que les droits de l’homme doivent être respectés et préservés conformément à la Charte. Le droit au travail, à la sécurité sociale et à l’égalité est en passe de devenir une réalité en Chine. Le développement économique du pays crée progressivement les conditions pour que d’autres droits deviennent réalité.

La Constitution des États-Unis ne permet pas de déduire d’un tel sentiment d’égalité des droits. Les 16 droits fondamentaux de la Virginie de 1776, qui constituent la base de la Constitution des États-Unis, ne s’appliquent qu’à la « bonne » partie des habitants. Les premières nations des États-Unis, les Amérindiens, ne reçurent qu’en 1924 le statut de citoyen avec la promulgation de la loi Snyder. Leurs droits à la terre et aux ressources naturelles continuent d’être rognés. Les descendants d’esclaves africains continuent de subir les conséquences de l’apartheid. (R. H. Tenbrock, Außerdeutsche Verfassungen et Steve Talbot, Indianer in den USA).

Les 7 articles de la Constitution des États-Unis et ses amendements abordent de manière approfondie la question de la liberté, ils veillent à ce que l’équilibre règne entre les institutions de l’État, ainsi que pour les élections politiques. Ils ne traitent guère des droits humains sociaux de la population.

Les circonstances lors du changement de président en 2021/2022, jusqu’à l’assaut du Capitole pour empêcher la passation, témoignent d’un état préoccupant de la démocratie aux États-Unis.

 

L’organisation internationale Amnesty International a estimé, dans un rapport publié le 29 novembre 2019, que la Charte des droits universels de l’homme était un instrument dynamique pour l’humanité.

 

Traduit de l’allemand par Laurence Wuillemin, Munich