C’est une plante digestive par excellence, aux multiples propriétés médicinales. Cependant, la forte présence de thuyone (NdT. : molécule contenue dans plusieurs plantes comme le thuya d’où dérive son nom) dans son huile essentielle nécessite quelques précautions lorsque son utilisation est autre que culinaire. Le nom scientifique de la sauge vient du latin « salvare » qui signifie « soigner » et c’est une plante médicinale utilisée depuis l’Antiquité.

Par Horacio Mesón

Articles déjà publiés :

le Chardon-Marie (1/10)

le Romarin (2/10)

La Mélisse (3/10)

La Verveine citronnée (4/10)

L’Origan (5/10)

La Menthe poivrée (6/10)

La Sauge (7/10)

Le Thym (8/10)

Le basilic (9/10)

Le curcuma (10/10)

Une antique légende égyptienne raconte que la ville de Coptos (une ville qui existait déjà en 4000 AEC Avant l’ère commune) était pratiquement déserte après une épidémie de peste mortelle. Afin de rétablir la population dans les plus brefs délais, on parvint à la conclusion qu’il était conseillé de donner aux quelques femmes survivantes des infusions de sauge, considérée comme l’herbe sacrée. Les Romains connaissaient déjà ses propriétés médicinales.

Les Égyptiens l’utilisaient dans le traitement de l’infertilité et les Romains lors des cérémonies. La sauge est également l’une des plus anciennes plantes cultivées puisqu’elle est semée depuis le 13e siècle. À cette époque, il existait également un dicton populaire qui disait : « Pourquoi un homme devrait-il mourir alors que de la sauge pousse dans son jardin ? »

Le nom scientifique de notre herbe sainte est : Salvia officinalis. Cette plante aromatique et médicinale a ensuite été utilisée dans la composition de nombreuses préparations.

Sur ordre de François Ier, à partir de la sauge on préparait l’eau « arquebusée » destinée à l’origine à soigner les blessures causées par une arme, l’arquebuse. Ceci avant de devenir rapidement un remède traditionnel contre de nombreuses pathologies. Les feuilles séchées ont été également fumées depuis longtemps pour combattre l’asthme. Aujourd’hui, les propriétés médicinales sont reconnues par des comités scientifiques du monde entier.

C’est un arbuste à tige quadrangulaire d’une hauteur d’environ 80 cm qui préfère les régions ensoleillées et sèches. Elle est semée au printemps et ses feuilles ovales, laineuses et gris-vert sont généralement récoltées en été. La sauge produit de petites fleurs disposées en épis, de couleur violette ou bleue. Les feuilles sont utilisées en phytothérapie. Voir Dr. Hugo Golberg

Propriétés médicinales

  • Astringente et antiseptique : en gargarisme, elle apaise les maux de gorge et la toux du fumeur. Elle est également utilisée en cas de gingivite (la sauge a des propriétés anti-inflammatoires), de pharyngite, d’amygdalite ou de muguet.
  • Febrífuge : aide à faire tomber la fièvre.
  • Tonique nerveux : stimulant les glandes surrénales, la sauge est recommandée en cas de dépression, d’asthénie, de vertiges et d’hypotension.
  • Digestive : c’est une plante digestive par excellence, elle facilite la digestion gastrique. Elle aide également à traiter les vomissements, la diarrhée et les douleurs abdominales.
  • Stimulant hormonal : aide à réguler les cycles menstruels et à apaiser les dysménorrhées. Elle combat les bouffées de chaleur au moment de la ménopause, ainsi que d’autres troubles liés à cette période. Parmi les autres affections gynécologiques figure aussi la leucorrhée.
  • Antitranspirante : c’est la plante la plus efficace pour combattre et réguler la transpiration excessive.

Usage externe 

Astringente et antiseptique : les feuilles de sauge fraîches peuvent être utilisées en cas de morsure ou de piqûre comme premiers soins. Elle désinfecte les plaies et aide à leur guérison.

Contre-indications

La sauge est contre-indiquée chez les femmes enceintes et allaitantes. Chez les enfants, en cas d’allergie connue ou d’épilepsie (non destiné à l’alimentation). Elle est formellement contre-indiquée en cas d’antécédents de cancers hormonaux-dépendants. En respectant le dosage, elle provoque rarement des effets secondaires tels que des nausées ou des vomissements. Cependant, au-delà de quinze grammes par jour, elle est susceptible de provoquer des palpitations, des bouffées de chaleur, des convulsions et des vertiges.

Interactions médicamenteuses

En raison de la quantité de vitamine K qu’elle contient et de son action anticoagulante, cette plante doit être utilisée avec prudence chez les personnes prenant des médicaments anticoagulants. La sauge est également susceptible d’interagir avec des médicaments contre l’anxiété, les troubles mentaux et l’épilepsie.

D’autres études menées sur des femmes ménopausées ont confirmé que la sauge contribue à améliorer certains symptômes de la ménopause tels que la fatigue, les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, les palpitations, les douleurs musculaires et articulaires, la dépression, l’anxiété, les troubles du sommeil et le désir sexuel. Plusieurs études ont analysé les effets antibactériens de salvia officinallis. Cet effet antibactérien est basé sur une action bactéricide.

La sauge médicinale (huile essentielle et extrait hydroalcoolique) a ainsi fait l’objet de plusieurs études qui ont confirmé des effets bactéricides et bactériostatiques contre différents types de bactéries. L’huile essentielle aide à inhiber la croissance de certaines bactéries comme Escherichia coli.

L’efficacité de l’extrait hydroalcoolique (teintures mères) est généralement plus faible. Il est également efficace dans le traitement des troubles cognitifs, de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer. Les résultats montrent une amélioration de la fonction cognitive, de l’humeur, de l’attention et de la mémorisation.

Jusqu’à présent, c’est aussi une plante que l’on peut garder à la maison afin qu’elle fasse partie de notre nécessaire de phytothérapie, et aussi pour se nourrir, n’est-ce pas ?

horaciomeson@yahoo.com.ar

Rehuno Salud

 

Traduit de l’espagnol par Ginette Baudelet