Suite à l’autorisation de la Délégation du Front Polisario Espagnol, une Marche pour la Liberté du Peuple Sahraoui est organisée par divers collectifs gouvernementaux espagnols. Elle partira le 20 mai de Cadix, et d’autres marches partant de divers endroits en Espagne viendront la rejoindre à Madrid lors du weekend du 18 et 19 juin. L’idée est de parcourir tout le pays et d’attirer l’attention sur la responsabilité historique qu’a le Gouvernement Espagnol, exigeant ainsi qu’il assume la responsabilité qui lui incombe et qu’il résolve enfin le conflit sahraoui.

Cette Marche s’appuie sur un Manifeste, que nous avons repris ci-dessous et que nous vous invitons à signer.

Le Sahara Occidental est légalement toujours une province espagnole puisque la transition vers l’autodétermination ne s’est pas faite selon ce qui avait été signé par l’Etat espagnol dans les Accords de Madrid.

Par ailleurs, en août 1988, le Maroc et le Front Polisario ont donné leur accord à un plan de paix élaboré par l’ONU et l’OUA qui prévoyait un cessez-le-feu et le contrôle du territoire du Sahara par une mission des Nations Unies, avant de proposer un référendum qui n’a finalement jamais été tenu.

Face aux violations constantes de cet accord par le Maroc, le conflit armé a repris le 14 novembre 2020. Ce conflit est également ignoré par le gouvernement espagnol.

Cette Marche a été organisée pour que l’Espagne assume cette dette historique. Et pour d’autres raisons que les organisateurs expliquent comme suit :

La Marche pour la Liberté est née d’une volonté d’agir de manière directe non violente pour revendiquer et dévoiler au grand jour la lutte du peuple Sahraoui dans le but de sensibiliser les différents groupes politiques et surtout les citoyens à la situation d’urgence à laquelle est confrontée la population sahraouie. Cela fait plus de quarante ans qu’elle cherche la paix et elle s’est récemment vue contrainte à exercer de nouveau la légitime défense devant une agression belligérante flagrante de la part des Forces Armées Marocaines.

Devant une situation aussi sérieuse, il est de notre devoir de dénoncer la violation constante des droits de l’homme par l’appareil de répression marocain qui occupe le Sahara Occidental. Nous exigeons l’intervention immédiate du Gouvernement Espagnol qui tient sa part de responsabilité dans la situation politique du Sahara Occidental. 

Nos objectifs se résument dans les actions suivantes :

– rendre visible la lutte du peuple Sahraoui,
– dénoncer l’occupation génocidaire marocaine, le pillage des ressources naturelles du peuple Sahraoui et les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental,
– demander à l’ONU, à l’Union Européenne et au Gouvernement Espagnol de mettre fin au processus de colonisation et à l’impunité avec laquelle le Maroc viole constamment le droit international.

Manifeste Marche pour la Liberté du Peuple Sahraoui

Pour une cause juste et nécessaire

 Le Sahara occidental, une ancienne province espagnole, connaît l’exil, la répression et l’occupation depuis plus de 45 ans. Aucune solution conforme au Droit International n’a été apportée. L’Espagne, en tant que puissance administrante, a l’obligation non seulement de protéger ses citoyens, mais aussi de faciliter la tenue d’un référendum pour l’autodétermination afin que ce territoire ne soit plus la dernière colonie d’Afrique.

Face à cette situation actuelle de conflit, provoqué par la violation du « cessez-le-feu » par le Maroc, face au silence, à l’évitement et à l’abandon du Gouvernement Espagnol, à son manque de prise de responsabilité politique et historique depuis 1975, et face à la complicité de l’ONU, qui ferme les yeux sur la violation systématique des droits de l’homme dans la zone occupée par le Maroc, les associations, les collectifs, les organisations et la société civile en général qui ont signé ce document, déclarent ce qui suit :

Nous exprimons notre plus ferme condamnation de la nouvelle agression perpétrée par l’armée marocaine contre la population sahraouie, ainsi que notre rejet total du comportement inacceptable du Gouvernement Espagnol face aux événements préoccupants qui se passent au Sahara Occidental.

Nous appelons instamment le Gouvernement Espagnol à remplir ses obligations en tant que puissance administrante du territoire sahraoui en attendant sa décolonisation pour que la population sahraouie puisse accéder à sa liberté et son indépendance. Nous exigeons en parallèle que le gouvernement espagnol mette fin immédiatement à la vente et à la fourniture d’armes à l’armée marocaine.

Nous dénonçons les crimes contre l’humanité commis par le Maroc dans les Territoires Occupés du Sahara Occidental, le harcèlement continu et la brutalité avec laquelle l’appareil de répression marocain traite la population civile, les activistes et les journalistes sahraouis. Nous exigeons l’intervention immédiate des observateurs internationaux des droits de l’homme, du Comité International de la Croix-Rouge et du Haut Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme pour garantir les droits fondamentaux de la population sahraouie.

Nous demandons également l’intervention et la médiation du Gouvernement Espagnol pour la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis, dont beaucoup sont injustement condamnés à des peines allant de 10 à 30 ans, voire à la prison à vie.

Aussi, nous demandons instamment aux entreprises espagnoles de cesser leur activité de pillage au Sahara Occidental, non seulement parce qu’elle contrevient au droit international, mais aussi parce que le seul propriétaire légitime de ces ressources et leur représentant légal est la population sahraouie, dont les droits fondamentaux sont bafoués.

Pour toutes ces raisons, nous exigeons que le Gouvernement Espagnol soit cohérent et ferme dans sa défense du droit international, qu’il soutienne et respecte le droit légitime du peuple sahraoui à la liberté, et qu’il reconnaisse formellement le statut diplomatique du Front Polisario, en tant que représentant unique et légitime de la République Arabe Sahraouie Démocratique.

Grâce à ce manifeste, nous demandons à la société civile et à ses organisations de se joindre à cette marche pour la liberté du peuple sahraoui, pour la dignité, les dettes politiques et historiques et, surtout, pour la solidarité entre les peuples.

Pour signer, suivre le lien Signer le MANIFESTE

 

Traduction de l’espagnol, Frédérique Drouet