La cérémonie mémorielle conjointe israélo-palestinienne organisée par les Combattants pour la Paix et le Cercle des Parents – Forum des Familles se tiendra ce lundi 27 avril.

Une diffusion mondiale aura lieu en direct depuis Tel Aviv et Ramallah à 17 h. 30 UTC, 13 h. 30 à New York, 18 h. 30 à Londres, 19 h. 30 à Paris/Berlin/Genève, 20 h. 30 en Israël/Palestine.

Ce sera l’événement pour la paix le plus grand et multidimensionnel jamais coorganisé entre Palestiniens et Israéliens. Il se déroulera virtuellement via des diffusions en ligne en direct et Zoom. Plus d’une trentaine d’organisations et d’institutions religieuses le soutiennent. Nous espérons que des dizaines de milliers de personnes de par le monde s’y joindront. Ensemble, nous écrirons l’histoire.

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La cérémonie mémorielle conjointe apporte la lumière et l’espoir dont nous avons besoin en ces temps obscurs. Lorsque nous honorons l’humanité de chacun et respectons chacun comme égal, nous bâtissons un monde de paix, de liberté et dignité.

Rami Ben Ari, militant israélien de longue date des Combattants pour la Paix, partage son expérience de la cérémonie mémorielle conjointe.

Le jour de la mémoire a toujours été un jour particulier pour moi, dans le sens d’une boule dans la gorge qui ne peut s’apaiser, de souvenirs qui ne peuvent me quitter – principalement le souvenir de deux membres de l’unité, avec lesquels j’avais partagé les mêmes repas, qui furent tués sous mes yeux lors de cette maudite bataille au Liban.

Pendant de nombreuses années, j’ai tenu à assister aux cérémonies du jour de la mémoire, officielles et privées, avec la certitude absolue qu’il s’agirait de la manière correcte, l’unique manière, de rendre hommage à leur mémoire.

Lorsque j’ai entendu parler de la cérémonie mémorielle conjointe, j’étais d’abord fâché par cette seule idée. Je ne comprenais pas – comment osent-ils défiler lors de ce jour sacré ? Qui sont ces gens trompeurs et insensibles ? Bien que je me définisse comme un homme de gauche, je m’interrogeais – une cérémonie de mémoire conjointe ? Ce jour-là ? C’est trop !

Et puis j’ai lu un article sur Robi Damlin et Rami Elhanan, qui ont perdu leurs enfants dans le conflit et choisi d’affronter leur deuil de cette manière si noble et courageuse. La boule dans la gorge habituelle s’est réveillée, mais quelque chose a changé.

Peu avant la cérémonie de 2014, j’ai commencé à penser qu’il pourrait être intéressant de donner une chance à cette idée, et en 2015, le soir de la cérémonie, je me suis tenu sur le pas de ma porte, les clés de voiture en main, apparemment décidé, mais j’ai laissé tomber et je suis retourné dans mon salon.

Pour la cérémonie de 2016, je me suis rendu chez les Combattants pour la Paix, pour me joindre à la cérémonie d’une manière contrôlée, ce qui m’a d’emblée impliqué dans des questions prosaïques relatives à la mission.

J’étais très surpris de voir les masses de personnes qui venaient. La salle se remplissait rapidement et vers le début de la cérémonie, les familles palestiniennes qui avaient pu avoir une autorisation sont arrivées. L’impression était étrange. La boule dans ma gorge restait présente, mais cette phrase – « Nous tous, Israéliens et Palestiniens, sommes victimes du conflit, des peines et des pertes, mais nous en sommes aussi les responsables » – ainsi que les mots des familles israéliennes et palestiniennes endeuillées, les paroles de Desmond Tutu, tout cela m’a touché et m’a fait me sentir autrement. J’ai senti que moi, Rami, je n’étais pas seul dans cette histoire et plus encore que nous, Israéliens, nous n’étions pas seuls dans cette histoire. De l’autre côté il y avait aussi des pertes, l’autre côté connaissait aussi le deuil, et c’est précisément ce qui peut nous rassembler.

Cette révélation n’était pas facile, certainement pas pour moi, mais je me suis rendu compte qu’il n’y aurait pas de retour en arrière, et plus tard lorsque j’ai rejoint comme membre actif les Combattants pour la Paix, je me suis rendu compte que cette cérémonie avait planté le germe de la transformation que j’ai connue, qui s’étant vite développé avait formé de solides racines. Et aujourd’hui, je sais comme des milliers d’autres personnes, Israéliens et Palestiniens, qu’il n’existe aucune autre issue.

 

Traduit de l’anglais par Serge Delonville