«  Les droits de l’homme n’appartiennent pas au passé, ils sont là-bas dans le futur, aspirant l’intentionnalité, nourrissant une lutte qui se ravive à chaque nouvelle violation du destin de l’homme. »  (Silo, 1995)

À l’occasion de la journée mondiale des droits humains, l’organisation Amnistie internationale a choisi 10 jeunes pour la campagne « Écrire pour les droits ». La campagne annuelle d’écriture de cartes de vœux s’est déroulée pour une 19e fois, à Montréal à la Maison du développement durable.

Plusieurs personnes se sont rassemblées pour écrire des vœux à 10 jeunes dont les droits ont été bafoués au cours des derniers mois. Pour la première fois on retrouve une canadienne dans la liste. C’est une jeune femme autochtone dont les droits de sa communauté sont bafoués depuis cinq décennies au Canada.

France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone explique : « Jianne Turtle à 13 ans, elle est de la Première Nation Grassy Narrows en Ontario. Les autochtones de cette communauté souffrent parce qu’ils n’ont pas d’eau potable et leur rivière a été contaminée par le mercure déversé par les industries papetières. Jianne Turtle se bat pour la justice environnementale et pour son peuple. »

« Aujourd’hui, nous avons dépassé notre objectif de 2,500 lettres, nous avons recueilli 3,000 lettres », explique madame Langlois. Les jeunes de plusieurs écoles secondaires à travers le Québec participent à la campagne, ils sont particulièrement touchés par l’histoire de Jianne Turtle et de Marinel Sumook Ubaldo aux Philippines qui se bat contre les changements climatiques. Selon madame Langlois, les campagnes de lettres donnent des résultats, 77% des personnes dont les droits ont été bafoués seront libérées ou leurs droits seront respectés.

Entre 2000 et 2019, 127 sur les 164 personnes qui avaient été identifiées par Amnistie internationale ont été libérées à la suite des campagnes de lettres. (Radio-Canada)

Quelques uns des jeunes qu’a choisi Amnistie internationale pour la campagne « Écrire les droits » diffusée à travers le monde.

Emil Ostrovko est en prison en Biélorussie, il est l’un des 15.000 jeunes ayant subi de longues peines de prison épuisantes pour des infractions mineures et non violentes.

En Chine, un jeune père se retrouve probablement dans un des camps de concentration secrets pour les Ouïghours. Selon l’organisation, il y aurait environs un million de musulmans disparus et enfermés dans ces camps. Il s’agit d’une violation des droits de l’homme à grande échelle.

En Égypte, Ibrahim Ezz El-Din, un défenseur des droits humains, a disparu du Caire. Son travail mettant en évidence la nécessité de développer des logements sécuritaires et abordables.

Sarah Mardini et Sean Binder secouristes bénévoles, ont sauvé la vie de plusieurs réfugiés qui arrivaient par la mer méditerranée. Par conséquent, ils risquent jusqu’à 25 ans de prison pour avoir commis un «crime de complicité» avec des réfugiés.

Marinel Sumook Ubaldo se bat pour la justice et la dignité des survivants des changements climatiques aux Philippines.

José Adrion a eu la malchance d’être pris pour une cible par la police mexicaine, bien qu’il n’ait rien fait de mal. Sa vie et le bien-être de sa famille continuent d’être en danger.

Au Nigeria, Nasu Abdulaziz a été blessé pour avoir défendu sa maison et sa communauté. Elle s’est jointe au mouvement de masse contre les expulsions forcées et la destruction de plusieurs maisons de sa communauté. Nasu lutte contre le terrorisme gouvernemental.

Jianne Turtle
Marinel Sumook Ubaldo
Sarah Mardini et Sean Binder
José Adrion