49 000 personnes ont manifesté ce samedi 23 Novembre à Paris, et des milliers d’autres dans toute la France, pour dénoncer toute forme des violences faites aux femmes.

Le collectif #NousToutes, à l’initiative de la manifestation, a salué « la plus grande marche de l’histoire de France contre les violences ». Près de 70 organisations, partis politiques, syndicats et associations avaient appelé à se joindre au cortège.

Chaque jour, dans notre pays, des femmes sont victimes de violences psychologiques, verbales, économiques, médicales, physiques ou sexuelles. Une femme meurt tous les 2 jours assassinée par son compagnon ou son ex-compagnon. Qu’elles aient lieu à la maison, au travail ou dans la rue, les violences ne sont pas une fatalité.

Avec cette marche, les femmes rappellent leur exigence d’un monde dans lequel les violences n’ont pas leur place. Les femmes aujourd’hui victimes de violences, peuvent être protégées. Les femmes peuvent être mises en sécurité. Les criminels doivent être sanctionnés.

Féminicide : 138 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l’année 2019

L’Union nationale des familles de féminicide (UNFF), a été initiée par le collectif “Féminicides par compagnon ou ex”, qui effectue depuis 4 ans le recensement des féminicides conjugaux en France et est à l’origine du « chiffre » des féminicides, établi au jour le jour.

Selon le collectif, depuis le début de l’année 2019, 138 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Ce chiffre est déjà en forte augmentation, car sur toute l’année 2018, le chiffre avait atteint 121 femmes victimes, selon le ministère de l’Intérieur.

Le dernier cas dans leur recensement est celui de Florence Thibaudat, victime de violences conjugales, dont le corps a été découvert dimanche dernier en forêt de Chaingy, à proximité d’Orléans.  Selon Le Parisien, son mari aurait signalé la disparition de sa compagne pour maquiller un féminicide, mais l’homme a été finalement mis en examen ce samedi 23 novembre pour le meurtre de sa compagne.

Le féminicide est de loin le cas le plus critique, car les femmes paient de leur vie la brutalité de leurs compagnons ou ex.  Mais les manifestant-e-s se battent pour mettre fin à toutes formes de violence : Sexisme, harcèlement de rue, viol, violences gynéco-obstétriques, etc. Ils portent la voix de toutes celles qui cumulent les violences en raison de leur situation de handicap, de vulnérabilité, de leur âge, de leur origine sociale, de leur statut de migrantes, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ou parce qu’elles sont « racisées ».

Avec cette marche, elles portent la voix de celles qui ne peuvent plus parler. Elles proclament leur colère de voir que les pouvoirs publics leur ont tourné le dos, classant leurs plaintes, refusant d’entendre leurs appels à l’aide.

La pression sur les pouvoirs publics

Avec cette marche, les manifestant-e-s font en sorte que les pouvoirs publics prennent enfin des mesures à la hauteur. Les demi-solutions ressassées depuis des décennies ne fonctionnent pas. Un Grenelle ne suffira pas. Le gouvernement doit passer à la vitesse supérieure et débloquer un milliard d’euros pour financer des politiques publiques qui touchent l’ensemble de la population. La société est prête à se mettre en mouvement contre les violences. Il manque aujourd’hui la volonté politique et les moyens.

Des solutions existent

Les solutions pour faire sortir la France des violences existent. Mieux, celles-ci sont connues et reconnues. Les associations de terrain en parlent. Sans cesse. Parmi elles : formation des professionnel·le·s à détecter les violences et à réagir de manière efficace, ouverture de places pérennes d’hébergement dans des lieux dédiés, démultiplication des ordonnances de protection et systématisation des bracelets électroniques pour les compagnons violents condamnés, campagnes de communication continues et nationales sur le modèle de celles que l’on a connues pour la sécurité routière, prévention obligatoire et systématique à l’école, obligation faite aux entreprises de prévenir effectivement les violences sexistes et sexuelles au travail et de protéger les femmes victimes de violences conjugales.

Pour en savoir plus, Pressenza vous invite à consulter les informations relayées par les associations qui luttent pour les droits des femmes, parmi lesquelles se trouvent :

  • ActionAid Peuples Solidaires
  • APEL-Egalité
  • Chiennes de garde
  • CIAMS
  • Collectif Abandon de Famille – Tolérance Zéro !
  • Collectif National Droits des Femmes
  • Collectif « Tou.te.s contre les violences obstétricales et gynécologiques »
  • CQFD Lesbiennes Féministes
  • Éclosion 13
  • Encore féministes !
  • En avant toute(s)
  • Emission Femmes libres sur Radio libertaire
  • Ensemble
  • Excision, parlons-en !
  • Femmes Égalité
  • FIT Une femme un toit
  • Fonds pour les femmes en Méditerranée
  • Forum Femmes Méditerranée
  • HandsAway
  • Le Planning Familial
  • Les effronté-es
  • Marche Mondiale des Femmes
  • PA.F (Pour une parentalité féministe)
  • Parents & Féministes
  • Stop Harcèlement De Rue
  • Touche Pas à mon Intermittent.e
  • Union syndicale Solidaires
  • ViP, Aide aux victimes de Violences sexuelles commises sur les mineurs ou/et intra-familiales
  • Zéromacho – des hommes contre la prostitution et pour l’égalité

Texte : Mauricio Alvarez.  Photos : Clémentine Bonnet