Hervé Bibens fait actuellement le tour de France, avec un seul objectif : la Paix. Lors de son départ de Bordeaux, Pressenza était présent. Il nous livre ici sa vision du monde, un monde en mouvement dans lequel, il n’y a pas de doute, la Paix doit être la direction.
Il nous explique aussi pourquoi il a tenu à coller des auto-collants Pressenza sur son drôle de véhicule.

 

Hervé Bibens : Bonjour. Nous sommes les trois méditants de ce lieu, le mémorial de la Paix, qui a été fait par un japonnais, et qui représente les quatre éléments : la terre, l’eau, le feu, et le vent ; avec un Phénix : le bec, les ailes, le soleil, et le petit cercle qui représente l’infini, et aussi la révolution. Parce que nous sommes dans une période très particulière, et c’est pour cela que j’ai voulu partir aujourd’hui, le premier dimanche d’avril.

Dans le monde, les choses sont en train de bouger. Nous avons les Gilets jaunes, en France, en Algérie il y a aussi les gens qui se réveillent, au Venezuela… on est en cette fin de révolution et on va en entamer une nouvelle, où la Paix, et les consciences, vont se réveiller.

Moi je ne suis pas important, je suis juste dans une action, je suis un catalyseur, comme vous l’êtes vous aussi, messieurs qui me filmez en ce moment.

Alors je me présente : je suis un ancien sapeur pompier professionnel, de Bordeaux. J’ai déjà fait un tour de France, pour une œuvre humanitaire qui s’appelait Clitoraid, pour reconstruire les femmes excisées et construire un hôpital en Afrique.

Et puis un jour j’ai rencontré Jean-Marc. Je suis venu ici parce que tous les 6 août, il y a un rassemblement de l’Appel des Cent pour la Paix, pour se rappeler de cette bombe atomique qui a tué 250 000 personnes, c’est à dire l’équivalent de Bordeaux. Et ce monument a été offert par un japonnais. C’est le monument d’Hiroshima et Nagasaki, il n’a pas été choisi par hasard, et il n’a pas été mis ici par hasard.

Jean-Marc Dunet : Ce 6 août il y a deux ans, tu as pris la parole et tu as lancé l’idée : est-ce qu’on pourrait se retrouver, pour un moment de méditation, une fois par mois, le premier dimanche du mois. Je me suis dit : c’est extraordinaire !

Hervé B. : Tout est parti d’une rencontre. Et avec ce vélo, en fait c’est ce qu’on va essayer de faire : faire des rencontres. Parce que plus les gens se rencontrent, et plus ils s’aperçoivent qu’ils sont « identiques », ils cherchent ce qui les rapproche, et le monde change, le monde bouge. Et dormir dans une caisse en fer, cela va attirer le regard.

C’est pas compliqué de pédaler, c’est 150 coups de pédale pour faire un kilomètre, et après il suffit d’en ajouter, et on fait le tour de France.

Jean-Marc D. : Dans quel état d’esprit tu pars, tu vas faire quoi pendant ces semaines, pendant ces mois sur ton vélo ?

Hervé B. : Pendant ces semaines, pendant ces mois, sur mon vélo, je vais essayer aussi de travailler sur moi. Parce que faire la paix sur la planète, c’est aussi faire la paix en nous. Un homme a dit : Il y a de la violence sur la terre parce qu’il y a de la violence en nous. On a tous à travailler sur nous pour que ce monde bouge.

Et se rendre compte de nos faiblesses, aussi. Là je vais souffrir !

Sur notre rencontre, Jean-Marc : ce qui m’a beaucoup plus chez Pressenza, c’est l’amour des différences. C’est ce qu’il y a écrit ici : la non-discrimination. Parce que moi je fais partie d’une minorité philosophique, qui automatiquement, considérée comme secte, on te met dans un tiroir, parce que tu es différent. Et tant qu’on n’a pas compris qu’il faut inclure tout le monde, on ne peut pas aller vers la paix. Il y a des gens, il y a le mouvement pour la paix, etc, il y a plein de choses mais en fait on exclu beaucoup de personnes parce qu’elles sont différentes.

On est dans un système pyramidal, avec le chef en haut et les autres qu’il commande. Et ce que j’ai ressenti chez Pressenza, et c’est pour cela que j’ai adhéré et que j’ai dit : « Il fait que je fasse quelque chose avec Jean-Marc », c’est que j’ai ressenti cette ouverture, avec cette revue de presse, tu vas chercher ce qu’il y a de bon chez les gens et vous le mettez en lumière. Parce que dans ma minorité comme partout, il y a du bon et du mauvais. Ce qui est important c’est aller chercher l’essence des choses. Un prophète a dit : Un jour chacun sera le propre maître de sa propre idéologie et de sa propre secte. Et on aura atteint, certains diront Dieu, et certains diront la conscience cosmique. Moi je dirais la conscience cosmique !

Si nous voulons créer la Paix, parce que c’est la seule solution, c’est pour cela que ça me tient à coeur, c’est la seule solution pour un monde nouveau, c’est la Paix, pour cela il faut aller à la rencontre de l’autre.

Et il faut faire la Paix en nous. Et pour faire la Paix en nous, je pense qu’il faut sortir des « voyages organisés ». Il faut s’organiser soi-même, il faut devenir des autodidactes. On n’a pas besoin d’un gourou, d’un maître, d’un « machin ». On a des valeurs communes et on aura toujours des pensées différentes. Mais on aura des valeurs, toujours, qui nous rapprochent. Il faut toujours chercher ce qui nous rapproche, et je pense que c’est faire des petites actions. Pour moi ce n’est pas l’action qui est importante. Je vais faire le tour de France à vélo, le côté médiatique qui est important, non c’est pas ça. Ce qui est important c’est l’être humain qui va se dépasser, qui se dépasse. Et qui va à la rencontre de l’autre, et qui essaie de comprendre l’autre, d’aimer l’autre. On dit : aimer, respecter l’autre dans sa différence, essayer de le comprendre.

Suite de l’interview :