Un texte d’anticipation, d’espoir et de force… Demain devient aujourd’hui et depuis le 17 novembre 2018 se construit par les actes, se grave dans nos mémoires par l’expérience accumulée et partagée le monde que nous souhaitons pour nous et les générations futures. Ce texte circule sur les réseaux sociaux, l’auteur en parle ainsi « ce texte ne m’appartient pas, c’est un rêve, il est à tous ». Il raconte le début d’une nouvelle histoire, le commencement de quelque chose. D’autres écrits sont partagés ainsi que des clips vidéos, de la poésie. L’expression de cette révolte populaire dans laquelle chacun/chacune peut y trouver sa place est aussi art : l’art est le compagnon de l’homme, partie intégrante de ce cœur qui bat en chacune/chacun de nous. Nous partageons ce texte ; qu’il s’envole telle une clameur joyeuse !

 

De Tanguy Dusso

Nous sommes en 2024. L’espoir est revenu dans notre pays. Voilà bientôt 4 ans que l’ancien régime, comme on l’appelle aujourd’hui, a été débouté par un peuple déterminé à se reprendre en mains.
Aujourd’hui est un grand jour pour moi : j’ai été tiré au sort, comme 380 autres concitoyens chaque année depuis 4 ans, et j’aurai l’honneur de participer pendant 12 mois à l’élaboration de propositions de lois, et au contrôle de celles rédigées par les députés. Si je me souviens bien, cette « assemblée citoyenne », remplaçante du sénat, fut la 1ère modification de notre constitution après l’avènement du RIC. Ou peut-être était-ce la création de la chambre de contrôle des médias ?…

Cela fait 4 ans que nous reconstruisons une société plus juste. Nous, et plus « eux ». Les Référendums d’Initiatives Citoyennes s’enchaînent chaque trimestre, avec 3 ou 4 lois à voter, et l’engouement est toujours là. D’ailleurs l’abstention n’a jamais été aussi basse qu’au dernier en date, où la création d’un revenu maximum décent a été voté haut la main.

Je n’y croyais pas à tout ça. Je pensais que les gens se feraient manipuler, se désintéresseraient de la situation. Bien sûr, certains s’en désintéressent. Mais dans l’ensemble, malgré notre diversité et nos contradictions, nous sommes plus compétents à nous gérer nous même que les pantins de l’ancien temps. Comment ai-je pu en douter…

On n’a pas chômé, depuis la victoire. Les autoroutes ont été re-nationalisées, tout comme d’autres services publics qu’on nous avait pillés. Les hôpitaux, EHPADS et autres services de santé ont enfin reçu les budgets nécessaires à leurs digne fonctionnement. Les centres d’accueil et de réinsertion pour les sans-abris commencent à porter leurs fruits d’après les associations.

Il est utile, ce pognon de dingue qu’on a récupéré rien qu’en réinstaurant l’exit tax, l’ISF, et en supprimant le CICE et la flat tax, pour les grandes entreprises. Et ce n’est qu’un début. Le statut de la banque de France, la loi Giscard-Rothschild-Pompidou et la légitimité des intérêts de la dette passeront à la loupe dans quelques mois : nous pourrons bientôt financer d’autres belles idées j’espère.

Quant à l’indexation du salaire des élus sur le salaire médian, outre les quelques millions économisés chaque année, c’est surtout au moral que cela fait du bien ! Beaucoup des vautours politiciens, qui se plaignaient de devoir “manger des pattes” avec 5000 €/mois, sont partis d’eux-mêmes : la politique n’était plus un secteur rentable pour eux. Des idéalistes et des utopistes les ont vite remplacé, animés par de réelles convictions et non par le goût du pouvoir et de l’argent. Et comme le bien appelle le bien…

Je lisais ce matin que la part des bénéfices des grosses entreprises versées en dividendes aux actionnaires était enfin à la baisse ! Ce n’était pas arrivé depuis… non, je crois que ce n’était jamais arrivé. Une partie significative de ces bénéfices colossaux seront donc enfin partagés entre les salariés, comme nous l’avions voté l’été dernier.

Il n’y a plus d’ultra-riches dans notre pays. Quelques-uns sont partis, on s’y attendait, et les débats s’animent pour savoir s’ils doivent être déchus de leur nationalité. Mais la plupart se sont pliés aux nouvelles lois, comme tout citoyen digne de ce nom, et éprouvent même une certaine fierté à être maintenant “décemment riches”, à ce qu’il parait. Grâce à ce rééquilibre et à ce ruissellement, il n’y aura bientôt plus de misère non plus dans notre pays.

Les gens retrouvent le sourire. Ils ont le sens de l’effort, il fallait seulement que cet effort soit justement récompensé. Qu’il leur permette de vivre sereinement, et pas seulement de survivre.

Je me demande ce qu’en pense Macron depuis sa cellule. Lui et les autres d’ailleurs. Est-ce qu’ils regrettent leur acharnement ? Etait-il nécessaire qu’il y ait autant de morts pour en arriver là ?

Je me souviens du commencement, en 2018, quand sont nés les gilets jaunes : un mouvement unique en son genre, à l’organisation novatrice et un peu bancale, qui a évolué à une vitesse incroyable. Le prix de l’essence est devenu secondaire dès les 1ères semaines, et très vite le véritable problème, latent depuis des décennies, était enfin ciblé : notre impuissance politique totale. Ce réveil citoyen était inespéré, je n’en revenais pas.

Le pouvoir a d’abord joué ses cartes habituelles : il a cédé quelques miettes d’une main, réprimé violemment de l’autre, et criminalisé les derniers réfractaires. Ça a marché, un peu, mais ça n’a pas suffi.

Pour beaucoup, l’idée avait germé. Elle a mûri, s’est répandue comme une traînée de poudre.
Le Référendum d’Initiative Citoyenne en toutes matières, législatif, révocatoire, abrogatoire et constituant, allait devenir l’unique revendication, le mot d’ordre non négociable de la révolution que l’on a connu les 2 années suivantes. Et le pilier de notre société actuelle.
Nous nous sommes inspirés de nombreux pays pour le mettre en place, et aujourd’hui de nombreux pays nous prennent comme modèle. J’ai retrouvé, peut-être même découvert, la fierté d’être Français.

Merci aux Gilets Jaunes d’avoir initié ce changement, d’avoir porté cette touche de couleur et d’espoir dans un monde qui s’assombrissait inéluctablement.
Merci au peuple de France d’être finalement descendu par millions dans la rue, lorsque le gouvernement acculé a dû montrer son vrai visage, autoritaire, totalitaire, dictatorial.
Merci aux gardiens du peuple, anciennement forces de l’ordre, qui ont rejoint nos rangs avant le Mois de sang.
Merci aux résistants qui ont donnés leurs vies pour cette évolution. L’Histoire retiendra leurs noms.
Et puis merci à toi d’avoir lu ce rêve jusqu’au bout, et de t’engager comme tu le fais pour qu’il devienne réel… un jour. N’hésites pas à le partager, sur les réseaux, les ronds-points, autours de toi, car les changements profonds commencent tous par un rêve !