Depuis plus de 20 jours, l’Arménie constitue un exemple sur comment atteindre des objectifs essentiels pour le peuple, d’une manière pacifique et non violente, sans répondre à la violence par la violence.

Après des arrestations arbitraires et des brutalités de la part des policiers envers leurs frères, ont suivi des libérations, des démissions de militaires et de policiers qui ont rejoint le peuple. Le message était et est resté clair : ils ne voulaient pas continuer avec le même gouvernement, ils voulaient briser le cercle vicieux de la corruption et de l’enrichissement de quelques-uns et de la pauvreté pour le reste de la population. Ils ont réussi.

Ce triomphe a lieu au mois de mai, justement quand on commémore le centenaire de la première République d’Arménie en 1918. Une chanson arménienne dit : « Seuls les fous trouvent la solution ». Ce fut le cas en 1918 lorsque, au moment du génocide commis en Arménie occidentale, trois batailles ont été livrées à l’est, au cours desquelles l’ennemi, cinq fois plus nombreux que l’armée arménienne, a commencé à battre en retraite face à ceux qui avaient décidé « la liberté ou la mort ».

Aujourd’hui, 100 ans plus tard, la révolution non-violente triomphe en mettant de l’ordre dans le pays, avec la volonté inébranlable de son peuple, faisant comprendre au parti majoritaire qu’il n’y a pas d’autre solution que d’être avec le peuple.

De grands défis se présentent maintenant ; nous espérons que tout le monde coopérera, chacun à sa place, afin que ce nouveau gouvernement puisse aller de l’avant, vaincre la corruption, en engageant et en promouvant des actions pour que cette république de près de 42 000 kilomètres carrés avec l’Artsakh [Haut Karabagh, NdT], puisse se développer, s’affirmer et ensuite être capable de lancer d’autres défis. Mais d’abord, freiner la corruption, créer des emplois pour arrêter l’émigration et parvenir à faire revenir dans leur pays d’origine ceux qui n’ont pas eu d’autre choix que d’émigrer.

En mai, mois des victoires, commence le défi entre les mains de Nikol Pashinian, artisan de la lutte pacifique et porteuse d’espoir.