Tout a commencé de façon habituelle ce 14 mars 2018. La fraîcheur matinale m’a pressé vers le train. Quand je suis arrivé au travail, j’ai procédé à ma routine habituelle de contrôle des mails et de mise à niveau pour la journée. Un email intitulé « 17 minutes de grève » avait été envoyé par notre chef d’établissement. C’était quelque chose d’anormal : en 19 ans de travail dans cette école il n’y avait jamais eu aucune grève et cette requête n’avait pas seulement été envoyée aux étudiants mais aussi à l’administration, aux professeurs et au personnel de soutien. Nous étions tous invités à nous tenir dehors pendant 17 minutes, chaque minute représentant une victime du massacre dans l’école de Parkland en Floride le mois dernier.

​Sur le trottoir, avec mes collègues et élèves qui donnaient des discours et lisaient des poèmes, nous avons vu des élèves de l’école d’en face marcher dans un cortège avec des pancartes. J’ai réalisé que ce n’était pas seulement un événement de l’école mais quelque chose de plus large, en coordination avec toutes les écoles du pays. Aujourd’hui, le 14 mars avait lieu la Grève Nationale des Ecoles. Le motif, selon les organisateurs, était de « dénoncer l’inaction du Congrès face à la violence des armes à feu qui afflige nos écoles et nos voisins ». Organisé avec le soutien de la Marche des Femmes, le mouvement aurait rassemblé plus de 185.000 jeunes dans 50 états. Un organisateur en tête de la marche a déclaré à NBC News qu’environ 31.00 écoles allaient participer à la grève.

C’est une situation totalement nouvelle et inédite que des chefs d’établissement s’engagent dans ce type de lutte politique et sociale. Ce n’était pas une manifestation habituelle mais un effort coordonné par les administrations des écoles dans tout le pays sous la pression de leurs élèves de prendre part à cet effort.

La marche a pris place dix jours avant la Marche pour Nos Vies à Washington DC et dans de nombreuses villes du monde.

 

Traduction de l’anglais : Romane Vilain