Le mouvement  » Tournons la page  » a écrit à Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l’OIF pour que son institution publie le rapport d’observation de la présidentielle contestée d’août 2016.

Après avoir formulé une première demande de publication en février, le mouvement citoyen exige cette fois-ci une réponse  » rapide  » de l’OIF.  Sinon  » Tournons la page  » menace de considérer le refus de l’Organisation comme étant un affront aux victimes des violences post-électorales de septembre 2016. Le mouvement « Tournons la page « , qui milite pour la démocratie en Afrique, a par ailleurs demandé à l’Organisation internationale de la francophonie de publier son rapport sur la présidentielle d’août 2016. Scrutin  marqué par la réélection contestée du président Ali Bongo Ondimba. Dix mois après ces résultats rejetés par Jean Ping, principal opposant au régime de Libreville, Marc Ona Essangui, coordinateur de la coalition « Tournons la page » ne comprend pas ce qui empêche l’OIF de publier son rapport d’observation:  » on soupçonne une certaine entente entre l’OIF et le gouvernement Gabonais. Parce que tout le monde sait que l’élection présidentielle a été entâchée de fraudes, mais il y a eu aussi des massacres. Pourquoi dans le rapport de la Francophonie, on ne mentionne pas ces massacres là ? Pourquoi ce rapport n’est pas publié? En tout cas, tout ça nous permet de savoir à qui nous avons à faire à l’avenir  » s’interroge Marc Ona Essangui.

Requête inopportune selon le parti au pouvoir

Interrogé par la Deutsche Welle, Faustin Boukoubi, le Secrétaire général du PDG, le Parti démocratique gabonais au pouvoir, qualifie la démarche de « Tournons la page »de fuite en avant visant à discréditer le Gabon et ses institutions démocratiquement élues:

 » Accuser l’OIF d’être à la solde du Gabon, c’est faire injure non seulement à l’ensemble de la direction de cette organisation internationale, mais également à l’endroit de ses pays membres. Parce que la direction de l’OIF agit en concertation avec les Etats membres  » 

En décembre 2016, la mission d’observation de l’Union européenne avait publié son rapport. Le document avait relevé de nombreuses anomalies qui entachent la crédibilité du résultat final de présidentielle du 27 août 2016. Jean Ping, le challenger d’Ali Bongo Ondimba, arrivé deuxième lors du scrutin, conteste toujours la légitimé de l’actuel président. L’annonce des résultats avait provoqué des émeutes meurtrières et des pillages massifs à Libreville.

Pour faire la lumière sur ces malheureux événements, une mission de la Cour pénale internationale est attendue du 20 au 22 juin dans la capitale gabonaise. Elle fait suite aux différentes plaintes déposées par le gouvernement, l’opposant Jean Ping et plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme.

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