Les Français savent que leur vote de dimanche à l’élection présidentielle peut décider du sort de la France, voire de l’Europe. Mais savent-il aussi qu’il décidera de l’avenir de l’humanité ?

Avec plus de 15 000 bombes atomiques en état d’exploser, l’humanité est assise sur une poudrière, sous une épée de Damoclès. Mais elle peut mettre un terme à cette situation absurde et terrifiante, héritée de la Guerre froide.

La plupart de nos concitoyens ignorent que l’ONU a convoqué à New York en 2017 une conférence ouverte à tous les Etats du monde pour négocier un traité d’interdiction des armes nucléaires, conduisant à leur élimination totale. Du 27 au 31 mars dernier, 132 Etats ont pris part à la première session, extrêmement prometteuse,  de cette conférence. Pas la France.

Parmi les quatre candidats à la présidence de la République placés largement en tête des sondages avant le premier tour de l’élection, trois veulent poursuivre cette politique de la chaise vide afin de conserver, faire croître et embellir, en augmentant son budget, l’arsenal nucléaire de la France qui pourrait déjà faire un milliard de morts. Cela revient à laisser leurs armes nucléaires aux 8 autres Etats qui en détiennent et à inciter de nouveaux Etats à s’en procurer. Peu leur importe que la France gaspille son argent et contribue ainsi à la prolifération nucléaire, tout en perpétuant l’insécurité mondiale.

Un seul des quatre candidats ayant quelque chance d’être au second tour de l’élection présidentielle veut clairement l’abolition des armes nucléaires : Jean-Luc Mélenchon.

Il nous a fait savoir que, s’il est élu, il relancera le désarmement nucléaire 1°) en envoyant les diplomates français siéger à la seconde session (15 juin-7 juillet 2017) de la Conférence de l’ONU chargée de préparer l’interdiction des armes nucléaires, et 2°) en appelant les autres Etats nucléaires à se réunir pour négocier les étapes de leur élimination. En outre, pour montrer, sans préjuger du résultat de ces négociations, sa volonté de désarmer, la France suspendra les projets inutiles de modernisation de ses sous-marins nucléaires et réduira symboliquement de moitié le nombre de ses avions Rafale N et M équipés d’ogives nucléaires. Elle se retirera du commandement intégré de l’OTAN, comme du temps du général de Gaulle, et ne collaborera pas au « bouclier antimissiles »  des Etats-Unis. Elle condamnera les armes à uranium appauvri. Elle sera au sein de l’ONU un acteur de paix.

Si Jean-Luc Mélenchon est élu, les Français pourront être consultés par référendum sur cette politique.

Sans se prononcer sur les autres aspects du programme de Jean-Luc Mélenchon ni sur ceux des autres candidats, ACDN tient à souligner auprès des électeurs que leur vote du 23 avril et, s’il y a lieu, celui du 7 mai, n’auront pas seulement un enjeu de politique intérieure, mais constitueront bel et bien un choix de civilisation.

Voulons-nous vivre dans un monde enfin libéré de la menace nucléaire, qu’elle soit d’origine civile ou d’origine militaire ? Telle est la question. A l’heure où des chefs d’Etats incontrôlables ont entre les mains les instruments du suicide collectif, elle est fondamentale. Déterminante.