Salariat et impuissance VS petites entreprises autonomes et solidarités locales : un projet de société non débattu

Le but de Populaction est de transmettre témoignages et expériences porteurs d’espérance. Si l’accent est mis sur les MOYENS de changer de manière positive le fonctionnement de nos sociétés, et donc sur la démocratisation de la démocratie, la question de l’économie y est bien évidemment omniprésente, tant l’économique est au cœur du politique, et vice-versa.

L’histoire nous montre que le système économique actuel est le résultat de choix politiques qui ont été faits, dans l’histoire récente, par nos dirigeants politiques successifs. Il est loin de constituer le seul système possible, bien évidemment, contrairement à ce que les analyses dominantes à la télé ou dans les journaux matraquent jour après jour depuis des décennies.

Le statu quo économique actuel n’est pas un fait donné, un « état naturel des choses » faisant partie de la « nature humaine », mais le fruit de choix politiques bien déterminés (faits par des majorités de droite comme de gauche, mais toutes adeptes sans concession du libéralisme économique), des choix politiques qui ne sont pas déterminés par l’intérêt général : comment le pourraient-ils, étant le fruit de débats au sein d’une minorités d’experts et de politiciens, appartenant au même monde et ayant fait les mêmes études (voir les analyses des sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon par exemple), et auxquels le système actuel apporte tout le « bonheur » possible : pouvoir, renommée, argent, aura, visibilité médiatique et courtisans de tous poils.

Pour espérer sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes, nous n’avons d’autre choix que de nous éloigner de ce cercle fermé de pensée véhiculé par la télé, les grandes écoles et les grands médias et de nous mettre à l’écoute des témoignages, messages et expériences alternatives, en France et ailleurs, pour nous en inspirer et construire un monde dans lequel nous soyons fiers de vivre.

Salariat et impuissance VS petites entreprises autonomes et solidarités locales : un projet de société non débattu

La grande question de l’avenir est pour nous tous : constatant chaque jour les impasses (impossibilité d’étendre le mode de vie des pays riches au reste du monde, inégalités croissantes, pollutions et destruction de la nature, paralysie politique du fait de la dette et du système économique et financier international, chômage…) du libéralisme économique, quel type d’alternative politique, économique et sociale pourrait être envisageable dans la société qui est la nôtre, qui nous permette selon des moyens correspondant aux fins (extension de la liberté, choix décidés démocratiquement, pacifiquement) de prendre enfin la direction d’une amélioration des choses ?

RETROUVER L’ESPOIR D’AMÉLIORER LA SOCIÉTÉ DE MANIÈRE PACIFIQUE, TRANQUILLE ET RATIONNELLE : PAR DELÀ L’OPPOSITION ENTRE LIBÉRALISME ET COMMUNISME, DE MULTIPLES 3ème VOIES SONT POSSIBLES

Pendant quasiment la totalité du XX ème siècle, il n’y a quasiment que le marxisme, le communisme, qui ait constitué un espoir de changement, rassemblant sous sa bannière la plupart des gens qui souhaitaient un changement de société.

Depuis que cet espoir et cette vision du marxisme comme projet alternatif de société souhaitable s’est évanoui chez la quasi-totalité des personnes – il n’y a plus vraiment de projet alternatif de société qui soit au devant de la scène, qui ait su convaincre et rassembler une part significative des citoyens. D’aucuns ont pu parler de « fin de l’histoire », de l’avènement universel et définitif de la démocratie de marché, en souscrivant à la formule de Churchill selon laquelle le système dans lequel nous sommes serait le moins mauvais.

Faute d’alternative, et par peur que toute tentative de changement radical de la société soit nous fasse perdre notre qualité de vie et nos avantages, soit, pire, conduise à un remède bien pire que le mal (fascisme, totalitarisme, destruction des libertés…) nous nous résignons à un a-politisme dégoûté, et passons notre temps à critiquer nos dirigeants, sans toutefois bien savoir ce qu’ils devraient faire.

Finalement, si nous en restions là, la conséquence de la concentration des efforts pour le changement et pour une société meilleure sous la bannière marxiste pendant tant d’années, et l’abandon concomitant d’autres visions critiques radicales et d’autres projets alternatifs de société qui ont existé dans l’histoire, aura été de laisser la génération actuelle sans vision aucune d’une quelconque possibilité de changement, et sans espoir aucun d’espérer construire un monde meilleur.

L’histoire a d’ailleurs montré que les dirigeants des grands pays libéraux ont à de nombreuses reprises encouragé le communisme, car il permettait à la fois de souder leurs propres populations autour du combat contre l’ennemi – et par là-même de légitimer la course à l’armement et l’industrie de l’armement -,en faisant passer les revendications sociales et économiques internes au second plan, et de faire oublier aux populations les traditions et revendications économiques, sociales et politiques autres, différentes, et peut-être plus dangereuses pour la perpétuation du libéralisme, qui avaient existé dans un passé plus ou moins récent.

Le communisme et ses dogmes (foi dans le progrès, comme le libéralisme, volonté de détruire toute forme d’organisation et de solidarité sociales traditionnelles, comme le libéralisme également, vision uniquement économiciste de la vie, comme le libéralisme encore, opposition totale à toute forme de propriété privée – au mépris des aspirations des gens -, étatisme et centralisme forcenés, tout comme le libéralisme, malgré ses dires) ont eu pour effet de profondément transformer les revendications et aspirations des couches populaires, en les éloignant également de la vision des premiers socialistes ou des mouvements ouvriers anarchistes, et en les éloignant aussi d’une vision de la politique et de la société alternative au libéralisme ou au communisme, à l’histoire très forte, celle du républicanisme participatif et du démocratisme radical.

LES GRANDS MOUVEMENTS DE RÉSISTANCE AU LIBÉRALISME AUTRE QUE LE COMMUNISME : PREMIER SOCIALISME, DÉMOCRATISME RADICAL, RÉPUBLICANISME PARTICIPATIF…

« Si nous envisageons l’histoire du développement économique dans sa globalité, il n’y a rien d’étonnant à conclure qu’il a partout été imposé par le haut. Même dans l’Europe du XIXe siècle et aux États-Unis, il fut rarement accueilli par une énorme acclamation populaire. Bien au contraire, il le fut (…) par la suspicion populaire, et souvent par une résistance ouverte. » (1)

Les populations se sont élevées dès le début du libéralisme économique et de l’industrialisme contre ce nouveau type de société, de « progrès » destructeur, que leurs dirigeants leur imposaient : ainsi, par exemple en Angleterre, « rien ne sauva le petit peuple (…) du choc de la Révolution industrielle. Une foi aveugle dans le progrès spontané s’était emparée des esprits, et les plus éclairés parmi eux hâtèrent avec le fanatisme des sectaires un changement social sans limites et sans règles. Les effets que celui-ci eut sur la vie des gens dépassèrent en horreur toute description. Au vrai, la société aurait été anéantie, n’eussent été les contre-mouvements protecteurs qui amortirent l’action de ce mécanisme autodestructeur (…) Tandis que l’organisation de marchés mondiaux des marchandises, des capitaux et des devises, sous l’égide de l’étalon-or, donnait une impulsion sans égale au mécanisme des marchés, un mouvement naquit des profondeurs pour résister aux effets pernicieux d’une économie soumise au marché. La société se protégea contre les périls inhérents à un système de marché autorégulateur : ce fut la caractéristique d’ensemble de l’histoire de cette époque » (2).

Ainsi, en 1817, en Angleterre, berceau du libéralisme, Robert Owen décrivant la voie dans laquelle s’était engagé le monde occidental et la situation des travailleurs, tant à la ville qu’à la campagne : « ils sont à présent dans une situation infiniment plus dégradée et plus misérable qu’avant l’introduction de ces manufactures, du succès desquelles ils dépendent désormais pour leur pure et simple subsistance »(3).

L’imposition des dogmes, de la législation libérale et de la société de marché (tout est fait notamment pour que la terre et le travail, jusqu’alors considérés comme hors commerce, deviennent des marchandises comme les autres, soumises à la loi de l’offre et de la demande) aux peuples n’a pu se faire que grâce à la répression (interdiction, entre autres, de toute association de travailleurs, loi le Chapelier en France et décret d’Allarde en France en 1791) et à l’absence de démocratie (consensus de la classe politique selon lequel le peuple est incapable en matière politique et qu’il serait dangereux de lui donner le droit de vote) : [à] l’intérieur de l’Angleterre et au dehors, de Macaulay à Mises, de Spencer à Sumner, il n’y eut pas un militant libéral qui manquât d’exprimer sa conviction que la démocratie du peuple mettait le capitalisme en danger » (4).

Si la condition d’une réelle liberté individuelle a toujours été la propriété de ses moyens de productions (petits fermiers, artisans, hommes de métier…), le nouveau système économique imposé d’en haut, qui encourage les concentrations et les grandes entreprises capitalistes, en mettant les petits producteurs en concurrence avec les produits étrangers importés et les grandes entreprises, conduit immédiatement à la destruction de la petite production, jetant dans les bras des industriels des vagues d’hommes sans travail. Ce n’est pas pour rien en France que les révolutions (1789, 1815, 1830, 1870) à Paris sont toujours parties des artisans du Faubourg Saint-Antoine. Autonomies économiques et autonomies politiques sont indissociables.

C’est pourquoi, aux États-Unis par exemple, quand apparaît le salariat, il est tout de suite perçu comme une nouvelle forme d’esclavage et considéré comme très très dangereux pour la société. « Les travaux historiques récents sont curieusement silencieux sur l’opposition largement répandue au travail salarié des XVIII et XIX siècles (…) Le malaise général lié à l’ordre nouveau économique trouvait pourtant son opposition la plus saisissante dans la condamnation presque universelle du travail salarié. Langton Byllesby, un imprimeur de Philadelphie, avançait en 1826 que le travail salarié, qui mettait fin au « choix de travailler ou non », était l’ « essence même de l’esclavage ». La division du travail paupérisait les artisans, affirmait Byllesby, « le fait que chaque progrès dans les arts tende à réduire la valeur du travail nécessaire à leur production, a inévitablement pour effet d’augmenter la valeur et le pouvoir de la richesse qui se trouve dans les mains de ceux qui, par hasard, en sont détenteurs ». En 1834, la General Trades’ Union of New York déclarait que « plus le fossé qui sépare l’employeur de l’employé s’élargit, plus la situation de ce dernier se rapproche d’un système de vassalité ». De tels constats rappellent l’argument de Locke suivant lequel quiconque était obligé par une situation de nécessité de vendre son travail, perdait l’un des attributs essentiels de la liberté. Mike Walsh l’affirmait, « tout homme n’ayant comme moyen de subsistance que ce que lui rapporte son travail ne peut être un homme libre, dans le présent état de la société. Il se doit d’être un humble esclave du capital. » » (5). Une telle pensée fait froid dans le dos à l’heure actuelle, alors que 23 des 25 millions de Français qui travaillent sont des salariés.

A l’époque, on s’est battu, avec les moyens que l’on avait, contre ce système économique forcé, imposé d’en haut, et qu’on savait n’avoir rien d’inévitable. Dés le début du XIXème siècle, « [p]réoccupés par les menaces planant sur l’indépendance morale du travailleur et l’indifférence qui accueillait leur volonté de réhabiliter le travail de qualité, les Populistes comprenaient le salariat comme une autre forme d’esclavage, et la démocratisation de la consommation comme un idéal qui ne valait pas la peine d’être défendu. Une démocratie authentiquement participative leur semblait préférable à une organisation économique uniquement soucieuse de distribuer les fruits d’une croissance très relative. La résistance au progrès dont ils se rendirent coupables fut nécessaire, et menée avec intelligence. Ce combat, destiné à défendre la propriété des moyens de production contre le travail salarié, les processus capitalistes de concentration et la collectivisation prônée par le communisme, échoua face à l’adversité, mais la manière dont il fut mené reste, par bien des aspects, un exemple. » (6) Un combat mettant en avant la tradition de Républicanisme participatif et de Démocratisme radical et le fait que tout être humain non seulement était compétent pour participer à la prise de décision politique, mais devait le faire, pour le bien de tous.

MARCHANDISATION DU MONDE ET DESTRUCTION DES PETITS PRODUCTEURS AU BÉNÉFICE DES GRANDES ENTREPRISES : UN MOUVEMENT IMPOSE PAR LE HAUT à RENVERSER PAR LE BAS

La plupart des grands maux qui touchent nos sociétés sont le fruit du système économique actuel, auquel tous les dirigeants des grands pays adhèrent sans sourciller, et de la soumission de tout et de tout le monde à la loi du marché et du profit. A l’époque où ce système a été mis en place et les dogmes du marché et du libre-échange appliqués, par la force et la répression, les gens étaient conscients à la fois de son caractère dangereux, destructeur, et du fait qu’il n’était en rien naturel ni inévitable. La marchandisation de tous les aspects de la vie humaine (hier, la terre et le travail, aujourd’hui, l’eau ou les brevets sur les semences) est un processus inéluctable si nous continuons dans le même voie, car inhérent à la logique même de ce libéralisme économique imposé, à grands coups de répression, de guerres ou de techniques publicitaires

Créer un vaste marché international sans frontières possibles (c’est l’essence même du libéralisme économique et du « libre-échange »), comme cela l’a été fait à partir des années 70, où nul ne peut interdire à quiconque ayant de l’argent d’acheter quoi que soit ni de faire quoi que ce soit, est une folie qui sert seule les très très riches et les multinationales, de quelques pays qu’ils soient (qui qu’ils soient, mafia ou pas, et quels que soient leurs buts), et entraîne la destruction à la fois des petits producteurs (au nord comme au sud) et de notre environnement naturel. Régressions sociales dans les pays du Nord, pollutions de toutes sortes et destruction de la planète, scandales alimentaires, pharmaceutiques ou sanitaires, chômage et délocalisations, accaparement des ressources en eau, faim dans le monde, exploitation et pauvreté des pays du Sud… Tous ces problèmes, dont on ne peut croire que l’être humain soit incapable de les résoudre – ou au moins d’en arrêter le développement constant -, ont pour cause commune notre soumission à une loi du marché, la loi du plus fort en définitive, que les textes de loi internationaux organisent de la manière la plus systématique possible. Une loi du marché qui conduit automatiquement aux concentrations et absorptions, et à la destruction des petites entités productives : une loi du marché, qui sous couvert de concurrence, détruit en réalité toute concurrence, ou plutôt impose une concurrence unique entre une poignée de grands géants économiques et financiers, aux dépens des milliards d’êtres humains qui ne comptent pas parmi leurs actionnaires.

Comme nous l’inspire l’histoire, les critiques radicales et les revendications des mouvements populaires de résistance au libéralisme, il est temps de mettre fin à ce tout-marché et de se ressaisir de nos destins, de nos envies et de nos possibilités.

Il ne s’agit pas de mettre fin au salariat. Il s’agit de mettre un terme à sa généralisation excessive, pour permettre au maximum de personnes d’être maîtresses d’elles-mêmes et de leur activité, de leurs moyens de production, de leur travail et de leur vie.

Sur les 30 millions de Français que compte la population active, 5 millions sont au chômage, et 23 autres million sont salariés. Nombreux sont les salariés qui ne s’épanouissent pas dans leur travail, qui ne sont pas fiers de ce qu’ils font, ou s’en fichent, ou que leur travail dégoûte. Développer au maximum, partout sur notre territoire, les petites industries, entreprises individuelles et familiales, entreprises artisanales, petits agriculteurs, pour que soit de nouveau produit tout ce dont nous avons besoin.

Un tel processus aurait de nombreux avantages, en terme de lutte contre le chômage, d’épanouissement individuel, de recréation de lien social, de moralisation de l’économie, de lutte contre la destruction de l’environnement, de qualité des produits, tant alimentaires qu’utilitaires… Enfin, nous ne ferions pas ce que le « marché » nous ordonne de faire, mais ce que nous voudrions faire au service de notre communauté. Nous consacrerions nos vies et nos énergies à quelque chose dont nous pourrions être fiers.

Recréer notre économie, nos tissus économiques locaux, et choisir nos travails, non en fonction de ce que le marché international nous dit de faire (il nous condamne à une économie de service, et à ne produire plus que des armes et de la haute technologie), mais en fonction de nos besoins. Recréer des communautés locales quasi-autosuffisantes et toute la vie sociale qui va avec. Mettre fin à cet anonymat entre le producteur et le consommateur qui permet de vendre des produits très dangereux pour la santé pendant des décennies en toute impunité. Arrêter d’acheter des merdes fabriquées en Chine ou ailleurs à moindre frais par des travailleurs exploités, très polluantes à cause du transport, et que nous jetons 1 an plus tard, même si elles sont greffées d’une marque « fashion ». Il n’y a aucun sens à acheter une poêle ou un t-shirt fabriqués en Asie : les populations locales n’en ont-elles pas plus besoin que nous ? Pourquoi produiraient-elles pour nous ? Ne pourrions-nous pas les fabriquer nous-mêmes, comme nous le faisions à une époque et saurions encore le faire ? Fabriquer les objets dont nous avons besoin, avec amour et moralité, des objets de qualité, non auto-destructibles en moins d’un an, comme il en existait avant ? Est-ce un projet si incroyable ? En tout cas, il nous permettrait de recouvrer une indépendance économique et une joie de vivre certaines, et par la même occasion d’être moins malade, de moins polluer, de ne pas exploiter pour notre petit bonheur de consommateur pitoyable des salariés étrangers sans droits, de produire moins de déchets, de pouvoir nous regarder en face. Nos vies et notre travail ne seraient plus inscrits sous le sceau de la subordination et de l’exploitation, mais de la liberté et de l’autonomie, et de la maîtrise de nos destins.

Si nous voulions cela, collectivement, nous pourrions le faire, bien évidemment. Il suffirait de construire les solidarités pour, et les systèmes de financement et de formation, et de changer nos habitudes de consommateurs, pour soutenir partout une économie de proximité et morale, qui participe à la reconstruction du tissu social et à la recréation de relations humaines. Un changement progressif, lent mais profond.

La seule difficulté, au-delà du défaut de volonté politique, à une complète alternative sociale et économique de ce type, est la non-viabilité financière de ces petites entreprises artisanales, industrielles ou agricoles face à la concurrence des grands groupes, des multinationales et des produits importés d’Asie ou d’ailleurs et ne coûtant rien. De nombreux outils économiques existent qui nous permettraient de soutenir un tel changement de société. Mais nous ne pourrons sûrement pas faire l’impasse sur des mesures protectionnistes sectorielles – comme certains pays le font, en dépit des lois générales internationales, car leurs populations ne survivraient pas autrement -, ponctuelles, concernant tel et tel secteur, en fonction de nos besoins vitaux, grâce aux négociations au cas par cas et pays par pays (n’oublions pas que la France compte parmi les plus grandes puissances économiques). Par exemple, en matière d’habits, d’électroménager, d’ustensiles de cuisine, de panneaux solaires ou de mobilier. Ce serait autant de secteurs d’emplois nouvellement créés. Sûr que nous trouverions nombre de partenaires européens intéressés, à commencer par ceux parmi eux en proie à la catastrophe économique. Loin de nous mettre au ban de la société internationale, nous prendrions avec d’autres la tête d’un front international populaire de reprise en main du pouvoir politique, et de la liberté économique, réelle cette fois.

La seule solution pour faire face à la fois à nos problèmes de société et à la déliquescence de l’économie nationale et du système économique international est de recréer de vraies économies locales, basées sur nos besoins, nos désirs et nos aspirations, librement.

NOTES :

(1) : Christopher Lasch, Le Seul et Vrai Paradis – une histoire de l’idéologie du progrès et de ses critiques, Présentation et traduction de l’anglais (américain) de Frédéric Joly, Flammarion, 2006 (1ère édition en 1991), p. 187

(2) : Karl Polanyi, La Grande Transformation – Aux origines politiques et économiques de notre temps – (1944)Préface de Louis Dumont, Bibliothèque des Sciences humaines, Éditions Gallimard, 1983 pour la traduction française, p.111

(3) Ibid, p. 175

(4) Ibid, p. 293

(5) Christopher Lasch, Le Seul et Vrai Paradis – une histoire de l’idéologie du progrès et de ses critiques, Présentation et traduction de l’anglais (américain) de Frédéric Joly, Flammarion, 2006 (1ère édition en 1991), pp. 239-240

(6) Christopher Lasch, Le Seul et Vrai Paradis – une histoire de l’idéologie du progrès et de ses critiques, Présentation et traduction de l’anglais (américain) de Frédéric Joly, Flammarion, 2006 (1ère édition en 1991),

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