Nouvelles et interrogations sur la dissuasion nucléaire de la France…

Perte capacitaire de SNA Le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Rubis va être retiré du service actif au début de l’année 2017. Sur les 6 SNA que compte la marine nationale, il n’en restera de fait que 5 pour les deux prochaines années puisque l’arrivée du Suffren — premier Barracuda — n’est pas attendue avant la fin d’année 2018… Cette perte capacitaire pose la question de la crédibilité de la composante nucléaire sous-marine pour les 24 prochains mois. En effet, les SNA en sont des éléments essentiels, car ils assurent la protection des SNLE. Or, avec seulement 5 bâtiments, ces missions seront-elles assurées correctement ? Sachant que  le taux de disponibilité des 6 SNA n’était déjà en 2015 que de l’ordre de 55 %…

Déconstruction atomique Le démantèlement du SNA Rubis se fera dans le port militaire de Cherbourg. Il va ainsi rejoindre les 6 SNLE qui sont en attente de démantèlement complet ; un processus long (nous parlons de décennies), coûteux et dangereux, puisque cela implique le démantèlement de réacteurs atomiques.

Transparence troublante : L’édition 2016 de l’Annuaire statistique de la défense répartit les dépenses de fonctionnement par opération stratégique (p. 35). Il est indiqué un montant d’un peu plus de 1 Md€ pour la dissuasion sur les 10,8 Md€ consacrés au fonctionnement en 2016. Que recouvre cet agglomérat « Dissuasion » au niveau du fonctionnement : les frais du personnel affecté aux armes nucléaires ? Le coût engendré par le démantèlement des anciennes armes et installations nucléaires militaires ? Les dépenses liées à la gestion des déchets nucléaires militaires ? Aucune précision n’est donnée. Et, il se trouve être indiqué que pour les dépenses d’équipement de la mission « Défense » (près de 17 Md€) la dissuasion représente 3,655 Md€. Doit-on en conclure que cela porte le budget dissuasion nucléaire à presque 5 milliards d’euros par an ?

Simulation en hausse : Au titre du programme simulation, il est souligné « la montée en puissance progressive du laser mégajoule ». Il est vrai que cet outil du programme simulation n’a que 22 lasers d’opérationnels contre les 240 originellement prévus en 1995, ramenés à ce jour à 176, pour un coût qui atteint déjà 3,35 Mds € depuis sa création.

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