On avait pourtant délégué des fonctionnaires français afin de convaincre quelques Syriens réfugiés à Munich de venir en France pour y faire une demande d’asile. Seuls 600 avaient répondu à l’appel. Depuis, beaucoup sont déjà retournés en Allemagne.

Le 7 septembre dernier, les fonctionnaires de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides avaient pourtant tout fait pour les inciter à venir en France dans le cadre de l’engagement pris par François Hollande d’accueillir un millier de réfugiés en urgence pour «soulager» l’Allemagne débordée.

Des tracts sont distribués, des réunions d’information organisées, des bus affrétés, des bâtiments et des lits réquisitionnés en France. Des promesses aussi sont faites: droit d’asile, logement, l’école pour les enfants…

Seuls 600 avaient au final été difficilement réunis et s’étaient retrouvés dans différents centres d’hébergement en Ile-de-France.

Pourtant, trois semaines après leur installation, par exemple au monastère de Bonnelles dans les Yvelines, un tiers des réfugiés accueillis ont déjà fait le voyage retour vers l’Allemagne. D’autres départs vers l’Allemagne ont été enregistrés à Montmorency, mais aussi à Cergy-Pontoise, au monastère des Orantes, à Bonnelles, dans deux centres des Yvelines également.

Le frein principal qui explique le peu d’attractivité de la France est le laps de temps, 9 mois en moyenne, nécessaire pour y obtenir l’asile. De plus, les demandeurs d’asile n’ont pas le droit de travailler au cours de cette période d’attente, ce qui les prive concrètement de toute ressource. De plus, en attendant l’asile et leur accueil en CADA (centre d’accueil pour les demandeurs d’asile), de nombreux réfugiés se retrouvent en France dans des squats et logements de fortune, aucune structures n’étant prévues pour les accueillir.

Les réfugiés invoquent également le manque d’attractivité économique de la France, comparée à l’Allemagne ou la Suède. L’Allemagne est en effet considérée comme un eldorado par les réfugiés, attirés par une situation de l’emploi florissante. Alors que le pays prévoit d’accueillir près d’un million de réfugiés, la France table sur 65 000 nouveaux dossiers… soit un niveau de demandes d’asile similaire à celui de 2014. Depuis le début de la crise syrienne, l’Allemagne a accueilli 110 000 Syriens, la Suède 30000, et la France seulement 7 000.

Enfin, l’Allemagne dispose déjà d’une importante communauté syrienne, ce qui n’est pas le cas de la France. Parmi ceux qui avaient fait le voyage Munich-Paris, certains ont aussi préféré repartir pour rejoindre de la famille outre-Rhin.

 

 

 

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