Par Jean-Marie Collin. “Blog Défense et Géopolitique, Alternatives-Internationales

Une femme absolument hors du commun, qui fut le moteur de l’action pour la paix à l’échelle mondiale, et qui a entrevu l’arme atomique en 1911… A lire ! 

Cette biographie retrace le destin mouvementé d’une femme exceptionnelle à la veille de la Grande Guerre: celui de la première lauréate du prix Nobel de la paix. Avec une énergie hors du commun, la comtesse Kinsky, épouse baronne von Suttner, s’engagea contre la guerre et le militarisme, devint la journaliste politique la plus célèbre de son temps, fonda le Bureau international de la paix et plusieurs sociétés de paix, en Allemagne, en Autriche-Hongrie ainsi qu’ailleurs dans le monde. Son engagement ne se limita d’ailleurs pas à la cause de la paix: elle lutta également contre les conventions surannées, l’oppression des femmes et l’antisémitisme. Grâce à son roman « Bas les armes », qui connut un immense succès, elle acquit une notoriété  mondiale.

Bertha von Suttner (1843-1914) : Aujourd’hui, nous sommes forcés de reconnaître que hormis son effigie sur les pièces de deux euros autrichien, ou sur un des principaux bâtiments du Parlement européen à Bruxelles, rares sont les personnes qui connaissent le grand rôle qu’elle a joué au début du XXe siècle. Connu comme figure du pacifisme et du féminisme, elle suivait de très près l’actualité scientifique. C’est ainsi que dans l’un de ses derniers ouvrages « Les hautes pensées de l’Humanité », paru en 1911 elle décrit ainsi le potentiel de destruction contenu dans le radium tel qu’il pourrait être mis en œuvre dans un conflit et mener à l’anéantissement total : « Il est ainsi placé dans nos mains un pouvoir pour lequel il nous manque encore la capacité d’appréhension. Nous avons à notre disposition un potentiel d’énergie qui peut multiplier par un facteur cent, un facteur mille, un facteur cent mille toute force de travail. […] On a inventé le condensateur à radium. C’est désormais un jeu d’enfant que de détruire les flottes et les armées ennemies en quelques minutes avec des faisceaux de rayons de radium jetés à hauteur de nuages. Et réciproquement. Quarante huit heures après <l’ouverture des hostilités> (comme on dit), les deux parties belligérantes pourraient bien s’être vaincues l’une l’autre, et ne plus rien laisser debout et plus rien de vivant dans le pays ennemi ». En 1912, elle publiait une brochure « La barbarisation de l’air » qui annonçait la guerre aérienne.

Jean-Paul Vienne est le Président du Comité de l’Isère du Mouvement de la Paixet a donc traduit cet ouvrage réalisé par la germanophone Brigitte Hamann. Très actif depuis de très nombreuses années au sein de ce mouvement et fervent connaisseur de cette grande Dame, Jean-Paul Vienne a réalisé sans aucun doute un travail très important et nécessaire pour améliorer notre connaissance du mouvement pacifisme qui existait à cette période.

Ouvrage disponible auprès des éditions Turquoise, Collection « Le temps des femmes » et en librairie

Source : http://alternatives-economiques.fr/blogs/collin/2014/11/30/bertha-von-suttner-une-vie-pour-la-paix/

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