Dans un Etat égyptien où la situation médiatique est délicate, le satiriste Bassem Youssef se lève avec pour seule arme l’humour, affrontant la peur et la répression.

Depuis lundi 3O juin 2014, se tient le forum de la Deutsche Welle consacré au rôle de l’information dans la participation sociale, et plus particulièrement des nouveaux formats sur le web et modes d’informations, comme les blogs et les réseaux sociaux.

L’intervention de Bassem Youssef, humoriste égyptien a été profondément touché l’assistance. Ce chirurgien-cardiologue est bien plus qu’une simple vedette télévisuelle. C’est pour cela que le gouvernement lui a retiré le droit de diffuser son émission. Ses propos menaçaient la stabilité de la société, selon le chef de l’Etat,Mohamed Morsi. Effectivement, pour le présentateur vedette : « la satire est une arme pour combattre le mensonge ». Son émission avait pour objectif de faire quitter le canapé pour aller dans la rue. Parlant de son émission hebdomadaire, dont il était le présentateur vedette en 2013 « Al-Bernameg », il dira : « plus qu’une émission, c’était une expérience humaine ».

Cette émission était pensée comme une attaque contre la peur générée par l’Etat. « elle transforme les gens en machine, ils en oublient jusqu’à leur humanité. On utilise leurs instincts de base, c’est l’arme favorite des Etats et des terroristes, le plus grand moteur de manipulation des masses ». Face à cela, Bassem Youssef affronte cet état de fait avec l’arme de l’humour car « les personnes qui rient n’ont pas peur ». Beaucoup d’Etats essaient d’éteindre les flux d’information, c’est une censure inacceptable. Mais, nous avons inspiré toute une génération qui a publié du contenu sur le web. « La peur n’est pas durable. Dans le cœur des jeunes, vous avez déjà perdu ! ».

Suite à l’interdiction d’émettre, il aurait pu choisir l’exil et poursuivre son émission depuis l’étranger. Mais, cela n’avait pas de sens pour lui qui souhaitait parler depuis le cœur de l’Égypte. Actuellement, il réfléchit à la mise en place de nouveaux projets.

Voir le documentaire de la Deuscthe Welle

Par Sylvène Baroche et Catherine Masoda