Au cours de ces dix dernières années, on a beaucoup parlé des hommes de Neandertal, la conception que nous en avons évolue. Récemment, on a appris qu’ils réalisaient de l’art rupestre. Aujourd’hui, on découvre qu’ils mangeaient plus de végétaux que nous pouvions le penser, et entre autres, des plantes médicinales comme la camomille et l’aquilée.

Comme il s’agit de plantes sans valeur nutritive, et d’une saveur amère, il en a été déduit qu’ils auraient pu les ingérer seulement en raison de leurs qualités médicinales. C’est ce qui a été confirmé tout dernièrement.

Nous savons que les hommes de Neandertal vécurent principalement en Europe et dans une partie de l’Asie, il y a 300 mille ans jusqu’à leur disparition il y a 30 mille ans, et désormais on confirme qu’ils n’étaient pas aussi brutes, ni aussi rudes qu’on pouvait le croire. Cela confirme qu’ils disposaient d’une technologie sophistiquée, ils soignaient leurs malades et enterraient leurs morts ; ils s’occupaient de leurs congénères. De plus, ils réalisaient des œuvre d’arts et ingéraient une grande variété d’aliments, faune marine y compris. Aujourd’hui, la science confirme qu’ils n’étaient pas si différents des Homo Sapiens, qui vivaient en Afrique. En définitive, les hommes de Neandertal étaient intelligents, peut-être autant que nous, ce n’est donc pas surprenant qu’ils aient eu une bonne connaissance de la nature qui les entourait, pour s’assurer une meilleure survie, et ils savaient que certaines plantes avaient des effets bénins.

Cela est mis en lumière par la nouvelle étude publiée dans Naturwissenschaften, sciences de la nature, par l’équipe de chercheurs en provenance des universités Autonome de Barcelone (UAB) et de York et le CSIC. Cette enquête se base sur l’étude de morceaux de dents de cinq hommes de Neandertal retrouvés en Asturies, en Espagne, dans une grotte de El Sidrón, site riche en restes archaïques. En utilisant divers méthodes d’analyses, ils ont pu récupérer la matière logée dans les calculs dentaires, c’est à dire dans la plaque dentaire calcifiée. Analyser les isotopes des dents peut apporter beaucoup d’informations sur la vie quotidienne du sujet. Certains isotopes sont liés à certains types de plantes. On peut donc savoir ce que le sujet mangeait petit, alors que ses dents poussaient, et également ce que furent ses derniers repas. C’est quelque chose d’impensable pour les profanes en la matière, mais très intéressant à savoir ! De plus, en analysant la présence d’autres isotopes liés aux sols et aux métaux, on peut déterminer la zone où les individus ont vécu.

Ainsi les progrès atteints sur cette espèce si particulière permettent de mieux la connaître. Elle est en fait européenne, descendante d’autres espèces qui arrivèrent il y a quelques millions d’années sur le continent européen en provenance d’Afrique et après avoir traversé certaines zones d’Europe de l’Est alors plus boisées et plus fertiles. Pendant ce temps, en Afrique, l’évolution a continué, jusqu’à ce qu’il y a 40 ou 50 mille ans notre espèce vienne et la trouve. Elle a surement appris beaucoup d’elle puisqu’elle s’était déjà adaptée. Apparemment, l’homo sapiens vivait davantage en groupe et était plus communicatif, ce qui lui permit de s’adapter, de mieux survivre et de se multiplier davantage.

Par ailleurs, des études ont été réalisées avec un spectromètre de masse qui permet d’identifier d’autres éléments comme les microfossiles végétaux ou les bactéries à l’intérieur des calculs dentaires mentionnés ci-dessus, ce qui permettra d’étudier ensuite la santé dentaire des hommes de Neandertal. Du moins de ceux qui vivaient avec ces individus, dont on a retrouvé les restes et qui vivaient dans le nord de l’Espagne il y a 50 mille ans.

On ne peut pas dire ce qui est le plus important, s’il s’agit des découvertes ou bien des méthodes appliquées et couronnées de succès. En tout cas, l’ensemble est une merveille !

(Traduction de l’espagnol : Frédérique Drouet)