était également réputé pour son engagement humanitaire et citoyen au service des habitants de Cité Soleil, zone sensible de la périphérie nord de Port-au-Prince.

“Nous avons eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises Jean Liphète Nelson et [l’équipe de Radio Boukman](http://dai.ly/f6X39F), qu’il avait cofondé le 8 juin 2006. Totalement mobilisé pour sa communauté, il nous avait exprimé sa volonté de changer la perception de Cité Soleil, trop souvent réduite au phénomène des gangs. Il entendait, à travers Radio Boukman et divers programmes sociaux qu’il animait, valoriser les activités d’une population en butte à l’ostracisme. Radio Boukman avait également tenu un rôle crucial de convergence et de relais d’information au moment du séisme [du 12 janvier 2010](http://fr.rsf.org/haiti-bientot-trois-mois-d-activite-pour-12-04-2010,36992.html)”, a déclaré Reporters sans frontières.

Nous souhaitons à sa jeune rédaction de consolider encore cet héritage. Nous espérons que justice sera rapidement rendue à Jean Liphète Nelson et à ses proches, et qu’il recevra l’hommage qu’il mérite de la part du gouvernement de la République d’Haïti”, a ajouté l’organisation.

Nous invitons les représentants de médias du pays qui le souhaitent à nous faire parvenir un mot de condoléance qui sera publié sur notre site, dans sa version française.

Jean Liphète Nelson circulait avec quatre autre personnes à bord d’un véhicule de Radio Boukman, dans le quartier de Bois Neuf de Cité Soleil, au moment d’être attaqué par quatre individus fortement armés. L’un des passagers, Alexandre Marcus, a été tué sur le coup. Jean Robert Nelson, le jeune frère du journaliste, a été atteint à la jambe. Transporté dans un centre hospitalier de Médecins sans frontières, Jean Liphète Nelson a succombé un peu plus tard à ses blessures. La nouvelle de sa mort a suscité une vive tension à Cité Soleil.

Rien ne confirme encore que les activités de Jean Liphète Nelson soient à l’origine de son assassinat. Cette piste ne doit cependant pas être sacrifiée au seul constat de la recrudescence actuelle de ce genre d’attaques dans la capitale haïtienne. Le directeur de Radio Boukman était une personnalité connue et reconnue dans son quartier, dont l’audience pouvait gêner les intérêts de certaines bandes criminelles.