Pressenza, Londres, 12/07/2011 Tout a commencé par l’éditorialiste royal de News of the World et un enquêteur privé interceptant des messages vocaux de membres de la maison royale. Les deux hommes ont été arrêtés en 2007. Les écoutes illégales de messages semblent avoir continué, impliquant d’autres journalistes et collaborateurs.
En juillet 2011, d’autres allégations ont soutenu que News of the World espionnait les messages vocaux de la victime de meurtre Milly Dowler (et effaçait des messages, créant le faux espoir pour les familles qu’elle serait vivante et écouterait ses messages), ainsi que de victimes des attaques du 7/7 et de soldats britanniques décédés.
Malgré les avertissements (selon les rapports) du premier ministre adjoint sur l’implication d’Andy Coulson, ancien rédacteur de News of the World, dans l’affaire des écoutes téléphoniques, le premier ministre David Cameron l’a désigné comme directeur de la communication et a dû s’en séparer lorsque ses liens avec le scandale furent révélés publiquement.
En mars 2010, le journal a dépensé plus de 2 millions de livres pour résoudre des litiges avec des victimes des écoutes téléphoniques. En juillet 2009, le journal Guardian a lancé une série d’allégations concernant de plus vastes activités d’écoutes téléphoniques faites pour le journal News of the World, visant d’autres célébrités.

La liste des victimes possibles s’est élargie jusqu’à inclure des ministres, un membre du parlement, des dirigeants militaires, des vedettes des médias, des footballers et d’autres célébrités.
James Murdoch, le fils de Rupert Murdoch, a fermé le magazine après une demande d’examen de son utilisation de détectives privés pour accéder aux messages de téléphones portables de diverses célébrités et personnalités publiques intéressantes pour le journal, en pratiquant le piratage téléphonique.

Un commissaire de police adjoint responsable de la supervision de l’enquête de Scotland Yard sur ces pratiques a quitté la police pour travailler pour News International (l’empire de média de Murdoch) en tant que chroniqueur du Times.

Hors du Royaume Uni, la New Corporation de Murdoch possède une multitude de nouveaux débouchés aux Etats Unis, notamment le New York Post, le Wall Street Journal et Fox News Channel. Bien qu’aucun des nouveaux titres américains de New Corporation n’ait encore été impliqué dans le scandale, plusieurs critiques des médias ont demandé des enquêtes pour savoir s’ils étaient aussi impliqués dans le piratage téléphonique.

Selon le Mirror (http://www.mirror.co.uk/2011/07/11/phone-hacking-9-11-victims-may-have-had-mobiles-tapped-by-news-of-the-world-reporters-115875-23262694), un ancien policier de New-York a déclaré que News of the World a aussi tenté de récupérer des enregistrements de conversations téléphoniques privées de victimes de l’attentat du 11 septembre.

Beaucoup d’informations sont publiées par le Guardian, sur www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/jul/10/news-international-cover-up-police. Wikipedia maintient un journal détaillé des événements mais l’information est téléchargée sans vérification sur le site http://en.wikipedia.org/wiki/News_of_the_World_phone_hacking_affair.
Alors que d’autres détails sont révélés, des tentatives du groupe de médias pour empêcher l’enquête ont été épinglées aussi par le Guardian : « Scotland Yard a accusé News International de saper son enquête sur la corruption de la police en laissant échapper des informations confidentielles provenant des enquêtes dans les médias. NI a organisé une campagne délibérée pour saper l’enquête et l’orienter vers de prétendus paiements de journalistes corrupteurs à des officiers de police et ainsi distraire l’attention d’autres sujets a déclaré le MET ».

En même temps, « L’offre de Rupert Murdoch pour BSkyB (chaîne vidéo) a été transmise à la commission britannique de la concurrence. L’annonce de News Corp. conduit à une référence automatique, ce qui pourrait permettre de gagner du temps pour News of the World ». http://www.guardian.co.uk/media/2011/jul/11/rupert-murdoch-bid-bskyb-competition-commission
Oserons-nous espérer que cette fois, le géant des médias qui avait l’habitude de se tirer de tout, se vantait d’engager et de virer les premiers ministres grâce au pouvoir de ses publications et travaillait à un monopole des médias, devra finalement rendre des comptes ?

On voit en effet trop souvent mis en lumière le genre de journalistes internet, rédacteurs, détectives, voire de policiers et d’autres personnes qui collaborent avec cette forme illégale et critiquable de journalisme. Cela ne doit pas entacher toute la profession mais nous devons profiter de l’occasion pour discuter d’un code moral pour les médias.