PRESSENZA : Punta de Vacas, le 13/01/2010. Dans le même paysage montagneux qui entoure le Parc d’Étude et de Réflexion de Punta de Vacas dans lequel, il y a plus d’un an, a eu lieu le lancement du projet de parcourir la planète dans une Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence, environ deux cents membres du mouvement social humaniste Monde sans Guerres se sont réunis le 4 janvier pour évaluer les résultats de cette marche dont le point culminant avait été célébré deux jours plus tôt au même endroit, au pied du Mont Aconcagua.

Parmi les conclusions les plus marquantes, les participants – dont certains ont fait partie de l’équipe qui a parcouru les 93 pays à travers lesquels est passée la Marche – ont soutenu que celle-ci s’était pleinement justifiée étant donné les grandes souffrances dont souffrent les êtres humains dans le monde entier, produites par les diverses formes de violence exercées sur les populations et des nombreux conflits de guerre. De plus, dans leurs divers témoignages, les marcheurs exprimaient que cette expérience avait changé leur vie dans un sens positif.

L’adhésion à la Marche Mondiale de centaines de milliers de personnes et de personnalités influentes dans différents domaines et de diverses nationalités en a constitué l’une des réussites les plus importantes, puisque chacune d’elles est une voix qui s’ajoute à la pression qu’il faut exercer sur les gouvernements et les institutions responsables des guerres et de la course à l’armement croissant. Par ailleurs, le passage de la Marche par des centaines de villes sur les cinq continents et les préparatifs préalables à son arrivée, ont donné lieu à la naissance d’innombrables projets et activités relatives à la sensibilisation à la paix et à la non-violence. Plusieurs d’entre eux continueront à se développer et à grandir encore après la fin de la Marche. Soulignons aussi l’engagement de nombreux gouvernements locaux, qui en plus de l’appui donné lors du passage des marcheurs, se sont engagés chacun à inclure dans les programmes d’enseignement des matières qui promeuvent la culture de la paix et l’apprentissage de la méthodologie de la non-violence.

Le travail en réseau qui s’est fait avec plus de deux mille organisations qui se sont ajoutés à la Marche Mondiale a aussi porté ses fruits, notamment de nouveaux projets appuyant une campagne visant à la sensibilisation et à l’engagement des gouvernements du monde pour la « Charte pour un Monde sans Violence » dont l’origine vient du Sommet permanent des Prix Nobel de la Paix; ainsi que l’adhésion de nouveaux maires au groupe de « Maires pour la Paix », une organisation créée par le maire d’Hiroshima et dont le but est l’abolition des armes nucléaires d’ici 2020. Pol D’Huyvetter, le Secrétaire mondial de l’organisation, présent à la réunion, a fait une déclaration affirmant que « de même que ‘Monde sans Guerres’ ne pourra pas mettre fin aux guerres en agissant seul, ‘Maires pour la Paix’ ne pourra pas non plus obtenir l’abolition nucléaire sans aide ».

Les membres de Monde sans Guerre réunis à Punta de Vacas, ont aussi abordé des sujets relatifs à la réorganisation du mouvement social, une tâche nécessaire pour augmenter le nombre de ses membres et donc accroître leur influence dans le monde. Ils ont ainsi redéfini ses objectifs en insistant sur ceux favorisant la création d’une sensibilisation planétaire non-violente. L’organisme se composera de deux types de membres se distinguant entre ceux qui assument des engagements et des tâches, et les adhérents ou sympathisants. Il a été convenu que les premiers seront ceux qui moyennant un quota annuel fixé dans chaque pays, financeront les besoins de base nécessaires à l’existence de l’association.

Quant à l’avenir, les participants ont discuté de près d’une centaine de projets qui ont été recueillis et dont quelques-uns sont déjà en cours, et de l’importance d’assurer la continuité des réalisations obtenues par la Marche Mondiale. Une marche mondiale virtuelle, une fédération de Villes Non Violentes, le Réseau de Scientifiques pour le Désarmement ou une initiative pour rendre transparents les apports que les hommes politiques reçoivent de la part des entreprises qui fabriquent et vendent de l’armement, font partie des idées et des actions.

La présence de Raphaël de la Rubia, fondateur de « Monde sans Guerres » et coordonnateur mondial de la Marche a suscité beaucoup d’émotion et déclenché des applaudissements prolongés en reconnaissance de la forte impulsion qu’il a donné au mouvement grâce à son idée de la Marche Mondiale et sa participation ininterrompue à celle-ci, depuis son commencement en Nouvelle-Zélande jusqu’à sa fin en Argentine.

Traduction : Antonia Villadieu