Illustrations : Daniel Alberto Alvarez Bronkorst

 

Quatrième de couverture

 « C’est pour toi le moment maintenant d’apprendre à transmettre autrement. Tu as perdu la voix pour chercher et trouver une voie nouvelle. Puisque les hommes sont sourds, il nous faut les guider autrement. »

Dans l’Antiquité, la Sibylle était une prophétesse nomade et indépendante, messagère des Dieux et chantre du destin pour orienter les hommes et les protéger. Aujourd’hui, comment s’exprime-t-elle ? Abasourdis par le chaos moderne, pouvons-nous toujours entendre son murmure ?

Véritables antichambres de la lumière, les contes oniriques et poétiques de Claudie Baudoin entrebâillent des portes vers la réflexion positive et l’éveil en douceur, sans dogme, à la spiritualité. Dans une approche résolument optimiste mais non naïve, ce sont des recoins profonds de l’âme qui sont explorés, là où l’on effleure et pénètre parfois le Sacré. Parenthèses enchantées, ces petites histoires ont toutes pour point commun la gratitude et le lâcher-prise, et l’on peut y entendre l’écho de nos propres quêtes et de nos doutes, de nos tentatives et de nos expériences. Au détour d’une page, sûrement y trouverons-nous des clés pour avancer…

 

Interview

Pressenza a rencontré Claudie Baudoin (*), voici ses propos sur le livre « Les Contes de la Sybille »

Pressenza : La Sibylle était une prophétesse dans l’Antiquité, elle orientait l’humain à l’époque. Comment est la Sibylle d’aujourd’hui ? Comment s’exprime-t-elle ?

Claudie Baudoin : La Sibylle avait prophétisé son propre sort. Elle affirmait qu’après son apparente disparition, elle continuerait de protéger, d’inspirer et d’orienter l’être humain. Dans ce livre, je la prends au mot et je la fais s’exprimer dans les rêves des hommes, dans la nature sans cesse renouvelée qui les entoure, dans la beauté, dans la bonté. Je prétends que ses murmures sont ces douces insinuations qui nous parviennent parfois pour dévoiler notre Dessein majeur.

 

P : Quel est le message que vous voulez transmettre avec ce livre de contes ? Avec le personnage de la Sibylle ?

CB : Avec ce livre, je veux transmettre que nous ne sommes jamais seuls dans notre village ou notre ville, ni dans ce vaste univers.

Alors, ce personnage de la Sibylle peut représenter comme un guide pour apprendre à déchiffrer les signes du Sacré, à aimer l’impermanence, à savourer ce qui a été donné et à accueillir le bon à venir.

Ce livre se veut une invitation à l’immersion en nous-même, sans crainte et en douceur, pour reconnaître la Divinité dans la profondeur de nos âmes, pour la dévoiler dans l’expérience de la bonté.

La Sibylle nous aide alors à réviser nos propres expériences d’amour et de compassion, véritables antichambres de la Lumière.

Elle nous accompagne aussi, comme dans l’Antiquité, aux frontières de la mort et nous aide à préparer l’envol.

En somme, ce livre nous fait écouter, et peut-être entendre, ce qui vient de très loin, ce qui ne nous appartient pas, qui a été, est et sera.

 

P : Chacun des 12 contes traite un thème spécifique. 

Par exemple, le conte n°2 parle du Remerciement, le n°8 du Non-désir, et le n°11 de l’Accès aux sources intérieures. 

Diriez-vous que nous avons besoin de plus de spiritualité et de moins de dogmes ?

CB : Oh oui, tout à fait et certains ont reconnu ou identifié ce besoin depuis longtemps. Malraux aurait dit, en mai 68, « ce XXIe siècle sera mystique ou ne sera pas » ; à la même époque, en Argentine, Silo lançait son Message, confirmant l’urgente nécessité de paix et de non-violence et affirmant que le profond changement ne pourrait advenir que si l’humain entrait en contact avec la profondeur de sa conscience et de son cœur.

Non seulement les événements mais aussi et surtout les processus sur la planète entière leur donnent terriblement raison. Ce monde est sur le point d’exploser et l’être humain se sent souvent perdu, seul et impuissant.

Or de puissantes forces sont à l’œuvre à l’intérieur de l’âme humaine. Elles sont en train d’émerger avec ce besoin toujours plus reconnu de l’individu de retrouver sa source sacrée. Et dans son cheminement, il découvre que nous ne sommes pas isolés les uns des autres. C’est une conscience collective qui s’éveille doucement et fait écho à un Signal profond. Il s’agit maintenant de le traduire avec bonté et de contribuer à une Intention Évolutive qui nous précède et nous succèdera.

Le Message de Silo, n’est pas une spiritualité de dogmes, de l’intolérance ou de la superstition. C’est une spiritualité qui met en contact direct avec la source, et ceci produira une profonde révolution dans la vie des hommes. Cette spiritualité entraînera un changement radical d’approche et de conception de la mort, elle produira que les personnes sauront, par expérience, qu’elles ne sont pas seules, ni ici, ni ailleurs, ni maintenant, ni après.

 

 

P : Quelle quête proposez-vous avec la Sibylle ? Vers « l’être » ou plutôt vers le « faire » ?

CB : Avec ce livre, je ne fais que partager des expériences, des voyages intérieurs. Et ce témoignage sous forme d’histoires mythiques ou poétiques réveillent les propres vécus du lecteur. Il oriente alors son regard vers ce que la vie moderne, trépidante et désespérante parfois nous fait négliger : les expériences d’amour, de bonté, le bienfait que représente le fait de remercier profondément en son intérieur, la peur de la mort et le mystère qu’elle constitue, la soif de transcendance.

On n’oppose pas ici l’être et le faire. Ils sont indissociables. Une véritable spiritualité entraîne inévitablement une action dans le monde, plus consciente et plus intentionnelle. Tous les grands mystiques de notre histoire ont eu une influence considérable sur leur environnement et sur leur époque. Ce que la Sibylle propose c’est que nous grandissions assez pour être tous les artistes de la grande Œuvre humaine.

Peut-être que nous ne sommes pas des êtres humains venus vivre une expérience spirituelle, mais des êtres spirituels venus vivre une expérience humaine. Et peut-être que la Sibylle peut nous aider à nous en rendre compte.

 

P : De nos jours, de plus en plus de personnes se posent des questions sur le sens de la vie et le besoin de contribuer au changement. 

Pensez-vous que ces contes vont y contribuer ?

CB : Que les personnes s’interrogent sur le sens de la vie est très porteur d’espoir. C’est la précondition au changement. Et bien sûr, ce serait merveilleux que ce livre y contribue. Ainsi que sur le questionnement sur notre transcendance.

Mais je suis convaincue qu’aujourd’hui, aucun élément, quel qu’il soit, livre, spectacle, musique, action sociale, ne saurait suffire au changement s’il reste isolé ou s’il n’est perçu que comme quelque chose d’extérieur à soi. C’est la convergence de milliers d’individus, d’actions, d’intentions et de tentatives qui finalement produiront une inversion de cap. C’est aussi et surtout dans l’écoute de ce qui vit tout au fond de sa conscience et bien blotti en son cœur que l’individu trouvera des réponses et qu’il partagera les signaux reçus. Car l’humanité en a urgemment besoin. Et l’humanité est une.

 

 

(*) L’auteur

Psycho-sociologue de métier, Claudie Baudoin est formatrice en développement personnel et ressources humaines dans le monde hospitalier où elle transmet au personnel soignant des outils de communication et de mieux-être (prévention du burn-out, gestion de stress, de l’agressivité, des conflits et du temps). Elle intervient également en tant que consultante et conférencière partout dans le monde pour exposer le fonctionnement du psychisme et la compréhension du sommeil, des rêves, de leur mécanique et leur interprétation.