Par : Jean-Yves CARLEN, pour le Mouvement pour une alternative non-violente (MAN) et Agnès CHARRON, pour l’association « Liberté au Tibet » 

Alors que le Dalai Lama est invité officiellement à Strasbourg ces jours-ci en qualité de chef spirituel des Tibétains, il n’est rien dit, rien fait pour évoquer la situation au Tibet, pour exprimer une solidarité si nécessaire envers ce peuple qui sur ces hautes terres himalayennes tente de survivre sous le joug de l’occupant chinois.

N’oublions pas que Tenzin Gyatso, 14ème Dalai Lama, a aussi été, jusqu’en 2011, l’autorité politique du peuple tibétain. Depuis son exil en Inde en 1959, il n’a cessé de parcourir le monde pour faire connaître la tragédie que vit son peuple et chercher des appuis.

Il a renoncé à revendiquer l’indépendance pour proposer aux autorités chinoises d’accorder au Tibet une véritable autonomie et a toujours cherché le dialogue avec Pékin pour aboutir à une solution favorable aux deux parties. 

Il a unifié son peuple et l’a encouragé à une résistance non-violente.

Nous nous étonnons que les autorités accueillantes ne manifestent pas plus de cette solidarité si importante pour un peuple humilié en permanence dans le silence international exigé, imposé par Pékin.

Nos sociétés, nos États, nos responsables politiques ont-ils abandonné la partie, reléguant les Droits de l’Homme au second plan derrière les compromissions, courbant l’échine devant cette puissance mondiale qui ne cesse d’afficher ses vues expansionnistes et son désir de conquêtes économiques et militaires ?

L’abandon de nos valeurs démocratiques pour la défense des droits les plus élémentaires est-elle actée, laissant la voie libre au nihilisme et aux puissants sans scrupules ?

Des actes tout simplement symboliques auraient pu, auraient dû accompagner le discours entourant la venue du premier des Tibétains, Prix Nobel de la Paix. Ainsi Strasbourg aurait-elle pu parrainer une commune tibétaine pour montrer son attachement aux valeurs humanistes ainsi que l’ont réalisé près de 80 communes françaises (Briançon, Vitrolles, Montbéliard, Digne, Paris XI et en Alsace, Dieffenthal dans le Bas-Rhin , Bennwihr, Kaysersberg, Eguisheim et Rammersmatt dans le Haut-Rhin). 

Au Tibet depuis des décennies, la répression se poursuit. Un nombre considérable de Tibétains sont morts ou portés disparus, des villages, des édifices culturels et cultuels ont été détruits, les plateaux militarisés, nucléarisés, les nombreuses ressources minières pillées, l’environnement est semble-t-il fortement dégradé. Des Tibétains résistent et tentent de faire vivre leur culture, leur langue. Près de 150 hommes et femmes identifiés, religieux ou laïcs, souvent très jeunes, se sont ces dernières récentes années immolés par le feu jusqu’à la mort pour interpeller l’opinion publique internationale.

Qui les entend ici ?

Qui se soucie d’un peuple qui semble destiné à disparaître peu à peu ?

 

-Agnès CHARRON, pour l’association « Liberté au Tibet » 3 rue du Marckrain 68630 Bennwihr

liberteautibel@gmail.com