Note de la Rédaction :

Avec cet article écrit par Tony il y a deux ans, nous voulons souhaiter à notre cher ami un bon chemin vers la lumière. Tony est mort hier soir dans sa maison à Hong‑Kong. Il était éditeur Pressenza pour la région Asie-Pacifique. 

C’était un homme habité par l’amour et la tendresse. Une vie dédiée à l’humanisme, une personne très généreuse à qui on a envie d’adresser un grand merci. Que les portes d’accès à la lumière qui purifie s’ouvrent toutes grandes pour toi.

 

Nous étions dans le train à destination de Berlin – Antonia, Djamila, Catherine, Sonja et moi – en provenance d’un lieu proche de la petite ville de Weisenburg, l’endroit habité le plus proche de notre Parc d’Étude et de Réflexion Schlamau. Cinq d’entre nous revenions d’une réunion de Pressenza qui s’était tenue au Parc après le Forum Mondial des Média – organisé par la Deutsche Welle à Bonn – auquel nous avions participé.

Je ne sais pas comment cela a commencé mais je me suis rendu compte que le groupe était en quelque sorte en train de parler de théorie quantique et de l’effet de l’observateur ; j’ai plus ou moins interprété que la manière dont il observe change ce qui est observé. Pris en ce sens, on peut dire que cela signifie : selon la vision que l’on a du monde – qui conditionne tout – ce que nous faisons change les choses de manière différente ; ce qui à son tour, dépend aussi de notre état de bonheur. Ainsi donc le fait d’être heureux est une condition essentielle pour travailler efficacement dans le monde et, de plus, (ceci est ce que nous prétendons) pour contribuer à élever la conscience humaine ; tout cela a commencé avec le slogan « Humaniser la terre », de Silo.

A surgi alors le mot “éclaircir”, et ce que peut signifier “éclaircir les choses” : voir et travailler dans la réalité et pas dans l’illusion et comment parvenir à cela, et ce que cela signifiait pour chacun d’entre nous.

Dans notre travail dans ce qu’on appelle les Disciplines, mais aussi dans l’Ascèse (que l’on met en pratique dans notre vie, avec un style de vie) qui fait partie de ce que nous appelons un Dessein, nous nous rendons compte que ceci a eu et a beaucoup à voir avec le programme que nous avons partagé durant ces journées où nous étions ensemble au Parc, et en fait, aussi avec cette incursion dans le monde des moyens de communication et les échanges que nous avons eus à ce propos.

Il a été mentionné que pour ordonner notre vie personnelle, pour étudier et gérer les divergences, pour localiser les tensions et leurs sources et pouvoir y remédier, il est nécessaire d’avoir un esprit attentif qui peut voir clair. Finalement, et ceci n’est pas un grand mystère, lorsque rien ne s’infiltre discrètement dans notre conscience (si l’on peut dire ainsi), alors ce qui est vu est ce qui est.

Le bonheur est une condition essentielle de l’être humain. Tout ce que l’on doit faire, c’est éliminer les nuisances, les interférences et le bruit. Non pas que cette élimination soit facile à atteindre, surtout pour les nombreuses personnes qui ont eu des expériences vraiment très négatives, mais se défaire de tout cela sans en laisser aucune trace peut se transformer en une tâche formidable.

C’est une des raisons pour laquelle, prudemment, on travaille ceci en groupe et non de manière isolée.

Mais, de manière plus générale, tout ce dont on a besoin, c’est de s’y dédier un tant soit peu et de permanence. De même, pour dépasser ces choses, il ne s’agit pas de faire un exercice une fois et attendre que le problème se règle pour toujours ; il s’agit plutôt d’un processus dans le temps, ce qui coïncide avec la dynamique même de la vie. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés ! L’adaptation est un changement permanent.

Il m’a semblé merveilleux que cette conversation et cet échange puisse avoir lieu de manière si pratique, tandis que nous prenions le thé et mangions des biscuits lors d’un agréable dimanche après-midi.

Nous étions là, tous, avec enthousiasme, roulant vers la ville historique de Berlin, à la fin d’une journée d’aventure et nous étions ensemble, et c’est cela la qualité des relations entre nous.

Oh, c’est génial d’être humaniste !

Traduction de l’espagnol Claudie Baudoin