La rubrique de Pressenza Street Art pourrait n’être qu’un diaporama des oeuvres éphémères repérées et photographiées dans la rue. Cela serait déjà très bien.

Il nous est apparu que celui-ci pouvait constituer une base de départ pour engager une méditation en s’appuyant sur l’oeuvre rencontrée.

De quoi s’agit-il au juste ? Tout simplement de vous accorder entre 5 et 10 mn, rien que pour vous, avec un déroulement qui peut être le suivant (et que vous personnaliserez par la suite) :

  • Affichez en plein écran sur votre ordinateur cette image,
  • Préparez un stylo et un bloc-notes pour plus tard,
  • Buvez un verre d’eau, baillez au besoin, frottez-vous les yeux gentiment,
  • Coupez votre portable. Faites en sorte qu’on ne vous dérange pas. Faites silence,
  • Fermez les yeux. Prenez de profondes respirations et soufflez tout doucement. N’insistez pas dans l’amplitude du souffle (expiration/inspiration) ni dans le nombre. Cela doit vous correspondre. Relâchez votre mental, relâchez votre corps, relâchez votre esprit,
  • Quand vous vous sentez (plus) relax, ouvrez les yeux tout grands et regardez l’oeuvre. Par quoi votre regard est-il attiré ? Regardez-la dans son intégralité, puis de manière détaillée.
  • Appréciez sa beauté, son originalité, sa forme, ses couleurs, la présence d’un texte, sa dimension, là où elle a été découverte (le sol, un mur, un toit)…
  • Regardez à nouveau l’oeuvre, prenez chaque détail et posez-vous les questions que vous voulez. Avec un peu d’exercice, elles jailliront naturellement,
  • Une fois le questionnement réalisé, fermez à nouveau les yeux et regardez la photo que vous avez mémorisée. Balayez-la des yeux, tout doucement. Ses détails, ses couleurs. Quels sentiments font-ils naître en vous ? Êtes- vous dans la joie, la tristesse,  la colère, l’apaisement ou cela vous a-t-il été indifférent ?
  • Une fois que vous avez fait le « tour » de l’image, ouvrez les yeux et notez sur votre bloc-notes les éléments repérés, les choses qui vous ont touchées, vos sentiments durant ce moment, Comment étiez-vous ?
  • Les questions et les réponses qui vous sont venues. Notez-les précieusement. N’excluez aucune d’entre elles.
  • Refaites plusieurs fois l’exercice durant la semaine. Notez toujours à la fin de l’exercice les éléments qui vous ont touchés. Ne comparez pas vos notes entre elles.
  • A la fin de la semaine, relisez vos notes journalières et faites-en une petite synthèse. Peut-être aurez-vous pris une décision, par exemple de regarder mieux dans la ville ces espaces où l’art s’invite à vous ?
  • A la fin du mois, reprenez vos questions et vos réponses, regroupez -les par nature puis classe-les par ordre d’importance. Ne retenez que les 7 premières. Pour faire le choix et surtout le classement final, la méthode est « simple ». Relisez la réponse et voyez quelle joie ou quelle force elle provoquerait en vous si vous la reteniez ?

Voici quelques « pistes » pour méditer sur cette première oeuvre :

  • 3 éléments se distinguent à mon regard, un message, les 3 personnages, le merci et la coupelle pour recevoir de l’argent
  • Le message est en anglais. Si je ne le comprends pas, je me le fais expliquer.
  • Les 3 petits personnages sont bien sympas. Je note leurs yeux grand ouverts. L’enfant est avec ses compagnons, un chat et un chien. Ils sont tous les 3 derrière une palissade. La curiosité les anime. C’est amusant. Les mains de l’enfant et les pattes des animaux s’accrochent à la palissade. Ils sont ébahis. La complicité des trois en train de regarder est touchante. Il y a de la tendresse dans ces regards, de l’émerveillement.
  • Les questions qui me viennent : Que regardent-ils ? La vie sans art est-elle stupide ? Comment cette affirmation raisonne-t-elle en moi ? Suis-je d’accord avec cela ? Oui ? plutôt pas ? ou pas du tout ?Peut-être que je ne prête pas suffisamment d’importance à l’art, à l’art de la rue, à la rue ? Mes yeux sont-ils suffisamment ouverts ? Suis-je encore capable de m’émerveiller sur des choses simples ? Et moi, quelle palissade dois-je entrouvrir ? Où ? Comment ? Sur quoi ? Sur qui ? Avec qui ?
  • Les réponses que j’apporte : Elles sont personnelles bien évidemment.

La liste des questions n’est pas limitative et ne sera jamais la même entre nous, ni les réponses d’ailleurs. Chacun a sa façon de voir, de ressentir, de goûter ces oeuvres qui vous sont proposées et d’apprécier la rue. Pour une même personne, son ressenti pourra aussi  varier entre les oeuvres.

Si vous avez été touché-e par cette oeuvre (ou sur l’une des suivantes), vous pouvez en parler autour de vous et échangez vos impressions avec vos amis autour d’un café. Vous serez surpris de la diversité des questions et des réponses.

Si une oeuvre ne vous touche pas particulièrement, pas d’inquiétude, vous verrez bien ce qui se passe avec la suivante.

Vous souhaitez participer à notre rubrique Street Art et nous envoyer un cliché ? C’est facile, envoyez-moi un mail à : olivier.waubant@pressenza.com en indiquant dans l’objet Street Art accompagné de la photo en pièce jointe (pdf), le lieu précis, le nom ou prénom de l’auteur, éventuellement sa photo, et la date.

Un formulaire sortira d’ici quelques jours pour vous faciliter l’envoi. L’article de la Street Art (le texte) sera traduit en plusieurs langues. Par la suite, seules les photographies changeront. Le texte sera le même pour permettre à nos lecteurs de prendre le « train en marche ». Ne vous en étonnez pas. Seul le numéro sera incrémenté.

Pour conclure, je vous invite à rencontrer, dans la mesure du possible, les personnes qui réalisent ces oeuvres, à parler avec elles, à les aider aussi financièrement et cela d’autant plus si vous photographiez  leurs oeuvres.

Belles médiations avec Street Art

Olivier W.

Boite à craies de Christian