Après de longues années d’acceptation, même critique, de la domination des logiques marchandes et financières prédatrices qui ont ravagé en Europe « l’Etat de droits » et « la société de la sécurité sociale », il n’est plus acceptable de jouer à la chasse aux boucs émissaires. Certes, nombreux sont ceux qui mériteraient d’être épinglés à ce jeu.
Le rejet de la part de la Chambre des députés du Royaume-Uni le 25 avril dernier d’accueillir trois mille enfants syriens orphelins ou abandonnées dans les camps de « réfugiés » à travers l’Europe, emprisonnés par de nouveaux murs, des barbelés et autres barrières infranchissables, reconstruits dans la plupart des Etats membres de l’EU (Union européenne), démontre que l’Europe ne doit pas être libérée uniquement du Royaume-Uni (Brexit) ou de la Hongrie… mais surtout de l’EU, du système que celle-ci a créé et imposé aux Européens au cours des trente dernières années.
Nous désirons avec force construire une Europe unie, démocratique  juste, digne et libre.
Avec la même force nous ne voulons pas de l’Europe des nationalismes, des souverainetés nationales égocentriques (du genre « First Britain ») ou « régionales (« First Veneto »), de la xénophobie et du racisme prônés par l’autrichien Hofer ou l’italien Salvini, et tant d’autres. Avec la même conviction, nous ne voulons pas non plus de l’Europe des inégalités, des exclusions, des technocraties a-démocratiques arrogantes, qui gouvernent actuellement les institutions européennes. Nous rejetons le pouvoir sur le devenir de l’Europe qu’ont les grands groupes financiers privés, véritables prédateurs de la nature et des « ressources humaines ».

Nous ne voulons pas l’EU de l’austérité qui alimente les désunions entre les peuples européens et les guerres socio- économiques entre les appauvris, tout en favorisant l’enrichissement des déjà riches. Nous ne voulons pas de cette Europe qui divise,  des millions d’Européens ne se sont pas battus ces dernières  décennies  pour donner le pouvoir à la Troïka, mais à un Parlement de représentants européens élus! Le pouvoir autocratique de la BCE , de la Commission européenne et du FMI  constitue une expropriation du pouvoir des peuples d’Europe.

Nous n’acceptons pas la pérennisation d’une EU soumise, en ordre dispersé, sur le plan militaire et de la politique étrangère à la domination des armes et des Etats-Unis dans le cadre de l’OTAN. 

Enfin, nous ne voulons pas une EU qui mystifie le fonctionnement de la démocratie représentative et directe, qui bouleverse les droits et la dignité du travail, qui enlève aux citoyens le pouvoir et la responsabilité de décision concernant les biens communs publics et les services essentiels d’intérêt collectif pour les confier à des sujets privés et les laisser aux logiques perverses de la marchandisation,  privatisation, compétitivité, monétisation et  financiarisation.

Au nom de l’efficience (pensons au « grand » programme de l’EU  « Efficient Europe 2020 »),  l’EU a tué les valeurs fondamentales de l’égalité, de la justice, de la liberté, de la fraternité.

Je pense qu’il est juste et sage que l’EU sorte de l’histoire future de l’Europe. Il revient aux citoyens, aux organisations de la société civile et aux représentants élus au Parlement européen de pousser l’EU vers la sortie , et promouvoir une nouvelle phase de « Constituante européenne ». Tel est le sens de l’EUexit (sortir l’UE).