À la suite de la démission de Tsipras, le président de la République hellénique a chargé le parti de l’opposition d’examiner la possibilité de former un gouvernement. Le délai de trois jours que le président a donné au parti Nouvelle Démocratie semble prendre fin sans résultat. Demain, le flambeau passera à un parti récemment créé, nommé Unité Populaire. L’acte fondateur de ce parti a été signé vendredi par 25 députés, moins de 24 heures après la démission d’Alexis Tsipras. Par cet acte, ils libèrent Syriza de leur présence « problématique ». En effet, chaque fois qu’un vote s’est tenu au Parlement au cours des dernières semaines, ils n’ont soutenu aucune des lois qui constituaient soit une mesure préalable à un mémorandum, soit le nouveau mémorandum lui-même. Le nombre de parlementaires et de personnalités publiques qui adhèrent au nouveau parti politique augmente, ce que l’on comprend assez bien, au moins pendant les premiers jours de sa création.

Le parti Unité Populaire était prêt à être lancé il y a quelques jours. Il a un site Web simple, mais à jour. Il est présent dans les médias sociaux, il a un flux important de nouvelles et ses positions de base sont énoncées. Alors, voyons ce que déclare le nouveau parti! C’est un tout nouveau parti qui recevra le mandat de former un gouvernement lundi et qui, si nous avons enfin des élections, sollicitera une partie des 61,38 % d’électeurs qui ont voté NON lors du référendum du 5 juillet dernier.

Les auteurs du programme du parti considèrent les mesures suivantes comme les plus importantes :

  • L’abolition des mémorandums et des accords de prêt.
  • La suspension des paiements de la dette, visant la radiation de la majeure partie de celle-ci. La suspension des paiements onéreux sera accompagnée d’activités politiques et juridiques, au sein de l’ONU et de cours de justice universelles, au cours desquelles les résultats préliminaires du rapport de vérification de la dette réalisé au Parlement seront utilisés. La question des réparations de guerre allemandes en faveur de la Grèce sera relancée dans les négociations.
  • La fin de l’austérité et la mise en œuvre d’une politique de redistribution de la richesse sociale en faveur des travailleurs et contre l’oligarchie.
  • La nationalisation des quatre grandes banques et leur administration sous contrôle social, en garantissant de plus la réouverture de la Banque agricole et de la Banque postale, toutes deux à caractère populaire.

Le nouveau parti est d’avis qu’il est nécessaire de rehausser les positions dans les secteurs suivants :

  • Changement radical de la législation du travail (rétablir les conventions collectives, réduire drastiquement l’injustice des employeurs, imposer des limites strictes aux licenciements et prendre des mesures de dissuasion à cet égard, établir le contrôle ouvrier dans la gestion des entreprises, et activer et renforcer le travail).
  • Création d’un régime fiscal redistributif, socialement équitable et permanent; établissement d’un registre de la propriété unifié et national, pour tous.
  • Fin de la privatisation massive des services et de l’infrastructure (électricité, gaz, ports, aéroports, édifices gouvernementaux, etc.). Nationalisation et administration sous contrôle social de toutes les entreprises importantes et de l’infrastructure stratégique.
  • Reconstruction économique d’un « développement qui accorde une place centrale aux producteurs de richesse sociale ».
  • Renforcement intense de l’enseignement public, de la gratuité scolaire et de la recherche. Renforcement du secteur tertiaire, de l’économie sociale.

D’après le programme du parti, il est essentiel de quitter la zone euro. Le programme évoque également la possibilité d’une rupture avec l’Union européenne. Il prétend que, si les choses en arrivent là, la population devra décider si la Grèce quittera l’Union européenne ou non au moyen d’un référendum. Le programme précise également que le parti appuie la sortie de la Grèce de l’OTAN, le retrait des bases américaines au pays, la non-participation de la Grèce aux organisations impérialistes, l’arrêt de la coopération militaire avec Israël et la reconnaissance officielle de la Palestine comme État.

Dans quelques heures, le nouveau parti aura trois jours pour tenter de former un gouvernement. Une chose est sûre : tous les yeux seront rivés sur eux.

 

Traduction de l’espagnol : Silvia Benitez