Selon les Nations Unies, 70 % de femmes dans le monde sont victimes de violences au cours de leur vie et une femme sur cinq est victime de viol ou de tentative de viol ; plus de 130 millions de filles et de femmes ont subi des mutilations génitales, principalement en Afrique. Au Cameroun, 52 % des femmes ont subi des violences conjugales, 53% des violences depuis l’âge de 15 ans, 30.56% des violences physiques, 53.79% victimes de violences émotionnelles, 30.8% des violences sexuelles, 54.54% d’abus psychologique, 50.24% des violences économiques, 24% des adolescentes ont subi le repassage des seins et 1.4 % ont été victimes de mutilations génitales féminines.

Viol

Un fléau sournois qui fait son chemin au Cameroun. La complaisance de certaines autorités publiques,  le mutisme des victimes, la complicité des parents, la honte et le déshonneur des familles ne permettent pas de répertorier tous les cas de viol afin de traduire les coupables devant les juridictions compétentes où ils seront punis conformément à la loi. Le Code pénal camerounais « punit d’un emprisonnement de cinq à dix ans celui qui, à l’aide de violences physiques ou morales contraint une femme, même pubère, à avoir des relations sexuelles ». Dans les causes de ce phénomène, il faut y mettre les fantasmes, l’incontinence sexuels, le déséquilibre psychologique et bien d’autres causes étroitement liées a la situation socio économique que traversent la plupart des familles camerounaise à savoir la promiscuité et la pauvreté. Les chiffres parlant d’eux-mêmes, 18% des 432 000 femmes violées au Cameroun chaque année, soit plus 80 000 femmes, le sont par des membres de la famille, 18% ont contracté une infection sexuellement transmissible ou le sida, 24% de filles sont tombées enceintes à la suite du viol. A ces chiffres, il faut ajouter celle qui interrompent leurs études ou sont forcées de s’occuper d’un enfant qu’elles n’attendaient pas. Pour les réparations, 23% de victimes ont pu obtenir un certificat médical ou une pièce à conviction pour engager une action en justice, 16% de victimes ont déposé une plainte, 7% des cas ont été jugés par un tribunal et 5% des violeurs, soit un violeur sur 20, ont été condamnés par la justice.

Excision

La pratique de l’excision est en baisse au Cameroun, mais n’a pas disparu. Connue pour être synonyme de souffrance, elle plonge encore dans la détresse de nombreuses femmes. Cette pratique illégale dans le pays n’avait pas jusqu’ici connue une telle mobilisation visant à l’éradiquer. Depuis la création d’un ministère en charge des problèmes de la femme, des voix se lèvent de plus en plus pour condamner l’excision. Du coup, les ONG se trouvent supplées par le politique. Ce qui permet aux deux entités de mener des actions communes et efficaces contre ce fléau. Dans son rapport intitulé « Mutilations génitales féminines/excision : aperçu statistique et étude de la dynamique des changements », rendu public en 2013, l’UNICEF présente une situation globale du fléau en estimant que plus de 125 millions de femmes et de filles en vie aujourd’hui ont subi des mutilations génitales féminines/excision et 30 millions d’entre elles risquent encore l’excision au cours de la prochaine décennie.

Repassage des seins

24% des filles sont victimes du repassage des seins. Cette pratique ancestrale consiste à masser les seins naissants des adolescentes avec des objets chauffés (feuille vertes, pierre, fer, etc.) pour en retarder le développement et les soustraire des regards envieux des garçons. Ces outils utilisés pour le repassage des seins sont chauffés parfois jusqu’à plus de 90°C. Cette chaleur intense endommage fortement la poitrine des victimes. Les conséquences sur la santé de la jeune fille sont multiples et surtout le risque élevé développer le cancer du sein.

Mariages forcés et précoces

Dans le nord du Cameroun, cette pratique sévit encore. Pratique dont les femmes sont les premières victimes : les mariages précoces et forcés. Face au poids de la tradition dans cette région du pays, des ONG se mobilisent pour lutter contre ce phénomène qui porte gravement atteinte la vie de la jeune fille. Dans un mois, le 25 novembre précisément sera célébrée la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Instaurée par les Nations Unies en décembre 1999, cette journée de mobilisation est l’occasion dans chaque pays de sensibiliser contre ce fléau. Après 15 années de célébration au Cameroun, les violences faites aux femmes sont entrées dans les discours des hommes politiques et de membres de la société civile. Ce qui a permis de circonscrire le mal. Reste alors de l’éradiquer. Ce qui permettra à plus de jeunes filles de la région septentrionale du pays qui pourraient être mariées de force de retrouver le chemin de l’école, ce travail est celui des ONG qui doivent se charger d’informe les communautés de femmes sur leurs propres droits pour changer les mentalités.

Trafic humain

Tout le monde connait le phénomène des « enfants Bamenda » qui avait défrayé la chronique dans les années 90. Aujourd’hui, le phénomène s’est presque professionnalisé avec l’entrée en jeu des pseudos ONG de protection d’enfants. Le trafic des enfants concerne beaucoup plus la jeune fille. Il s’organise à travers un réseau qui associe des parents. Ces derniers « vendent » leurs enfants pour une somme d’argent et les intermédiaires se chargent d’amener les enfants jusqu’au domicile où ils doivent être utilisés pour des taches domestiques de toutes sortes. Comme toujours les ONG sont présentes et ne manquent pas de tirer la sonnette d’alarme. La dernière en date est celle de l’association enfants jeunes et avenir (ASSEJA). Le 11 juin 2014 dernier, l’antenne du Nord Ouest a fait un plaidoyer sur les fléaux sociaux qui touchent les enfants, auprès des autorités administratives du Département de la Mezam.