Par François Tekam – Pressenza Cameroun

C’est à bras le corps que les autorités camerounaises ont pris la lourde responsabilité de fermer les frontières avec les pays atteints par l’épidémie, à l’instar du Nigeria. Tandis qu’à l’intérieur du pays une folle rumeur a récemment alimentée les chaumières faisant état de la présence des cas de malades d’Ebola dans un hôpital de la capitale économique Douala. Souvent lent et absent au moment de la prise d’importantes décisions, le Cameroun n’a pas attendu enregistrer des cas de la maladie sur son sol pour intervenir.

La flambée épidémique du virus Ebola fait perdre le sommeil aux pays de l’Afrique subsaharienne en général et du Cameroun en particulier. Les autorités de ce pays viennent de prendre une mesure forte pour barrer la route au virus Ebola sur leur territoire. C’est à travers un décret que les populations ont été informées que jusqu’à nouvelle ordre, les frontières avec le Nigeria seront fermées. Contrairement aux autorités équato-guinéennes qui avaient fait autant sans en informer la partie camerounaise, le Cameroun a tenu à préciser son acte dans un communiqué signé le 14 août dernier par le chef de l’Etat.

Après avoir démenti l’apparition de la fièvre Ebola à Douala suite à une rumeur, le Cameroun manifeste ainsi sa volonté d’empêcher ce virus de s’introduire sur son territoire. Les frontières aériennes, maritimes et terrestres du Cameroun avec le Nigeria sont ainsi fermées. Cette fermeture n’étant qu’une mesure préventive, elles seront aussitôt rouvertes lorsque l’épidémie sera maîtrisée au Nigeria. Les vols vers et en provenance du Nigeria ont été suspendus. Il en de même du transport maritime et terrestre. Du coup les commerçants paient de prix de cette lourde et difficile décision. Ils ont été refoulés pour la plupart des frontières par la douane camerounaise avec leurs marchandises.

Les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont effroyables : en cinq mois seulement, l’épidémie d’Ebola a fait plus de 1.145 morts répartis sur quatre pays à savoir le Liberia, la Guinée, la Sierra Leone et le Nigeria. L’OMS qualifie cette épidémie comme étant la plus grave depuis son apparition en 1976. La situation sanitaire du Cameroun n’a été guère reluisante ces dernières années. Le pays a été menacé par le polio virus sauvage et le cholera qui sont des maladies épidémiologiques. Bien que ces maladies aient été jusqu’ici bien maîtrisées, le Cameroun a préféré prévenir que guérir face au virus Ebola.